Quelques notes...

Quelques notes de musique résonnent dans ma tête, quelques notes égrenées, assemblées dans des accords harmonieux, accords qui s’assemblent à leur tour pour former la mélodie qui viendra au creux de l’oreille pour ensuite envahir notre tête. Nos vies sont semblables, nous sommes des notes de musique égarées sur la grande partition. Chacun différent, chacun à chercher l’accord parfait, celui qui apporte l’harmonie dans la mélodie. Comme en musique, il y a des notes proches, très proches, si proches même, qu’au lieu de résonner ensembles, elles dissonent et finissent par détonner au sein de la partition, au point de devoir les séparer…. D’autres, paraissent éloignées au début, mais se révèlent en phase une fois assemblées, en harmonie même…. Bon, je vais laisser-là la comparaison musicale, car un bon accord musical est formé de trois notes, et je ne voudrais pas laisser croire que dans nos vies, il faille être trois pour trouver l’accord parfait, bien que le mélangisme soit à la mode de nos jours…. Version moderne du couple du XVIIIe ? Le mari, la femme et la maitresse ? Sacha Guitry disait « les chaines du mariage sont si lourdes à porter qu’il faut bien être deux, parfois trois…. » Alors, les accords de musique, ça pourrait s’expliquer…. Propos libertins ? Non, propos tout court, le libertinage nécessite une pratique, l’écriture une autre. Notre monde se cherche, teste, expérimente, suit des modes et se perd dans des attitudes sans se trouver réellement. Effet de mode à la mode, les moutons suivent ce qu’ils croient être le berger et s’égarent dans des prairies mal défrichées. Soirées mondaines, plus proches des brigades du même nom que de la haute société, approche glamour pour des séductions forcées, l’amour mis en boite n’est plus que produit de grande consommation dont il faut consommer encore et encore jusqu’à épuisement. Catalogue virtuel de vies virtuelles, drogue bien réelle de plaisirs virtuels, au prochain écran changez de partenaire, et si cela vous donne le tourbillon, descendez au prochain club pour des échanges raffinés dont le raffinement est dans la multiplicité et le soi-disant anonymat. Lâchez-vous, vous êtes là, chez vous, embrassez qui vous voudrez, léchez-vous, amusez-vous, plaisir charnel sans aucunes séductions, abandon pervers dans des soumissions au plaisir de l’autre. Il fut un temps où les rencontres se faisaient au hasard, hasard des rues, hasard des bals, aujourd’hui on déballe, et à part si le club s’appelle le hasard, le hasard n’y est plus pour rien. Des corps en mal de sensation, des corps sans esprit sauf celui de s’abandonner, de gagner un hypothétique septième ciel, ou de s’automutiler dans des défilés de partenaires qui ne sont partenaires que d’un jeu sans suite. A multiplier l’amour, on l’a désaromatisé de sa substantique moelle, on en a fait un produit insipide dénaturant de ce fait l’amour vrai, au point que beaucoup en ont perdu et le goût et l’envie d’y goûter, ce qui reste le plus grave. De tout cela, on a oublié aussi le plaisir de la rencontre, la phase séduction, l’approche, le langage amoureux, l’envie simplement d’être heureux, au-delà d’un acte trop banalisé pour qu’on y accorde toute l’importance qu’il mérite. On s’aime, on se quitte…. Faux. On s’aime pas, on sème plutôt…. A ce jeu-là, les chasseurs ne sont plus qui ils étaient, les rôles se sont quasi inversés, du moins, équilibrés dans le déséquilibre : il y désormais autant de chasseuses que de chasseurs, sinon plus, et si la parité est de mise, il est des fonctionnements à ne pas copier. Pire, je trouve même que les hommes se sont assagis dans le même temps où les femmes se sont mises à prendre les choses en main, à choisir et consommer, ce qui creuse un peu plus le fossé, laisse moins de passerelles entres ces deux mondes, hommes et femmes, tous aussi perdus dans ce siècle encore tout neuf, cette belle ère de communication où nous communiquons si mal, pour ne pas dire pas du tout…. Belle ère, bel air, reviendrait-on à la musique ? La boucle est bouclée, la ritournelle terminée, simple écrit commis non pas d’office, réflexion personnelle ou simplet billet d’humeur ? Humeur ? Bonne ! Sourire affiché éclairant la façade, la vie est belle, le monde fou, chacun fait ce qu’il veut, comme il veut et avec qui il veut, à chacun son bon plaisir. Le mien, pour l’heure, est d’écrire, avant de clore le pale écran, il est des couleurs bien plus charmantes qui m’attendent au dehors…. De quoi s’en aller flâner, bras-dessus, bras-dessous avec le hasard, respirer la vie, récupérer des couleurs et bien des saveurs. Tiens ! Revoilà la mélodie qui tourne dans ma tête…. Quelques accords sans désaccords qui s’unissent et composent la chanson… Entre fondamentale et harmoniques, doit-on en déduire que l’harmonie est fondamentale pour composer la chanson ? D’ailleurs, connaissez-vous la chanson ?

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