Bleu luzien

Week-end prolongé. Soleil. Ciel bleu. Temps super agréable, en décalage avec ce mois de mars. D’ailleurs nous sommes toujours en décalage avec le calendrier, au-dessus ou en dessous des normes saisonnières, comme si être hors norme était la norme ! Paradoxe ? Dérèglement climatique ? Si encore le temps était en permanence plus chaud, ou plus froid, on pourrait suivre l’avis des grincheux qui tendent à démontrer à chaque coup de chaleur que la planète est en danger, que le réchauffement climatique est une cruelle conséquence de notre dérèglement d’humain. Bizarrement, ce sont les mêmes bien pensants qui oublient de s’exprimer lorsque l’hiver devient rigoureux, lorsque nous dépassons nos normes saisonnières par le bas. Etrange ? Simple oubli ? Preuve encore du conditionnement et de la manipulation que nous subissons tous les jours un peu plus ? Peu importe le discours et les diktats, il fait beau, il fait même chaud sur la terrasse d’où j’écris ces quelques lignes, assis sous le soleil de mars, un mars guerrier et chaleureux au combat de la bonne humeur et des joies retrouvées, une terrasse en bord d’océan, sur cette exquise place de Saint Jean de Luz, place royale contre place nationale, comprenne qui pourra, autre moment au soleil, autre pause déjeuner en terrasse…. Moment de répit, de réconfort, dans une période transitoire d’une vie, ou plutôt, plutôt qu’un transit, un nouveau départ, une nouvelle vie, comme si la somme des passés récents avait dépassé le quota d’une vie. Trop plein d’une vie, la vase déborde du vase, la saturation gagne, la zone rouge est franchie, le voyant stop s’est brutalement allumé. Arrêt sur image, fin de non recevoir, assez de donner et de trop donner, le livre se referme là. Le livre ? Non, le tome, ce tome-là, qui pourrait s’appeler le tome de la jungle ou plutôt, la jungle en folie, ou la folie bien plus que la jungle… A quoi bon chercher un titre, ces tomes-là ne se publient pas, ils se referment et partent sur des étagères du non souvenir, tout juste bons à servir d’allume feu pour la cheminée, encore que l’amertume de certaines pages pourrait empêcher la flamme de s’exprimer. Qu’importe, le tome se referme, le tome est fermé. Oserais-je dire que je préfère la tome fermière ? Oups ! Trait d’humour, soleil présent, et dans le ciel et dans la tête, place à un autre tome…. Du passé, je ne retiens que les leçons, du feu je ne retiens que la brûlure de la flamme, tous ces exemples bien choisis, qui ont montré les limites d’une existence, le besoin plus que nécessaire de changer de peau, changer de monde, changer de mode de fonctionnement, comprendre et être.

Etre soi, comprendre qui on est, pour être soi. Réaliser le parcours dans ses erreurs comme dans ses bonheurs, dans ses choix comme dans ses non choix. Etre. Le soleil sur les montagnes basques, le ciel bleu pur, l’océan assagi, tel une mer d’huile, un comble pour ce géant aux colères sournoises, tout est en mode calme, détente, relaxation, comme si la nature cherchait ses marques dans ses paysages d’après tempête, tout est exemple pour voir, si l’on veut voir, pour peser si l’on veut peser, pour s’interroger soi si l’on veut bien s’interroger soi. Il y a bien des méthodes, il existe bien des thérapeutes, il y a bien des avis déguisés en conseils, mais la seul clé qui ouvre les portes du soi, c’est nous seul qui l’avons, c’est nous seul qui choisissons ou pas de nous en servir, ou pas…. Là est la véritable clé. A-t-on envie de changer ? Les choses n’arrivent que parce qu’on les provoque. En bien comme en moins bien. Les clés des bonheurs sont à notre trousseau, faut-il les trouver, faut-il avoir envie de les utiliser. Si l’expression de l’idée est simple, sa réalisation est plus compliquée. Nos acquis, nos croyances, nous ont dressé des carcans dans lesquels nous avons étriqué notre esprit, nous ont dirigé vers des mauvais chemins, dans des mauvaises pensées qui nous ont inculqué et qui entretienne encore aujourd’hui le doute, nous laissant à penser que changer fait mal, que nous y perdrons plus que nous y gagnerons. A quoi bon dès lors prendre le risque ? Mieux vaut relativiser, se dire qu’on est pas si mal, et finir par se complaire dans son existence. Cheminement qui mène en toute logique à passer à côté de sa vie et de ses bonheurs.

Joies simples d’une vie simple. Respirer. Souffler. Profiter. Du soleil, comme de la pluie, du bleu comme du gris. Se fixer des priorités, apprendre à chaque instant, réaliser très souvent, vivre tout le temps ! Activité permanente, nécessitant un emploi à plein temps, laissant peu de place à l’à peu près, au mal-être, aux grincheux de tout ordre. Un seul phare, un seul but à fixer, vivre, vivre en étant soi. Etre soi. N’en déplaise à qui que se soit, il n’y a plus de place pour accepter ces poids de mépris, de tromperies, d’incompréhension. Ras le bol de jouer les éponges, place aux sourires, aux sourires amis, aux rires des amis, vrais, aux vrais rires des vrais amis…. L’histoire est en marche, les premières pages du tome sont bleuies de l’encre puisée à ce ciel d’azur, ce bleu si typique d’ici, ce bleu luzien. Allez, heureux travailleurs du vendredi, je vous envoie mon plus beau sourire, le plus pur, le plus régénérant aussi, je me sens la faim du nouveau-né, je me sens prêt à croquer la vie, cette vie toute neuve, toute belle….

1 commentaire:

Anonyme a dit…

alors là... comparer la place royale à la nationale au moins par rapport à la compagnie, vous exagérez cher amiiiiii

je vous biz tout de même depuis ma place