Joyeux anniversaire

Aujourd’hui, mais aussi après-demain, mes parents fêtent et fêteront leurs noces d’or. Curieuse conséquence d’une double date de mariage, un jour pour la mairie, un jour pour l’église, c’est ainsi. En attendant, j’use de ce blog pour dire et redire encore, toutes mes félicitations, tous mes vœux de bonheur à leur encontre, et surtout, leur dire encore une fois, mais on dit si peu ces choses-là, dire que je les aime, très fort. Hélas, cette imbécile pudeur qui gèle le cœur des hommes et empêche à nos lèvres de laisser échapper la douce expression de nos sentiments nous fait oublier que les choses n’existent que quand elles sont dites. Dire je t’aime n’est pas si facile, le dire à ses parents, sa famille n’est pas si simple. On grandit en imaginant que les choses resteront ainsi, éternelles, belles, on oublie que tout n’est que trop fugitif dans ce monde galopant. On croit toujours avoir le temps de faire, le temps de dire, de donner de son temps, d’exprimer son amour, alors qu’on laisse éclater si facilement son rejet, sa colère. Quand réalisera t’on que les choses sont à faire dès qu’on les pense et qu’il n’est pas si difficile que cela d’éviter de se nourrir de regrets futurs.

50 ans de vie commune, un parcours à deux, le défilé des années ponctué de son lot de belles et bonnes choses, et hélas aussi d’autres choses moins agréables et tristes. Je dirais que c’est la loi de la vie, c’est vrai, on ne choisit pas la façon dons se déroule le long ruban, mais on ne sait pas non plus la longueur du ruban. Dans ce parcours parfois semé d’embûches, ils ont su naviguer, avancer, construire avant tout leur relation, puis rapidement leur foyer.

Mariés en 1958, oh ! Pas de ces mariages actuels enrubannés de couleurs, acidulés de ballons, de dragées, pas de ces mariages croulant sous des tonnes de cadeaux, pas de ces mariages entourés de centaine d’invité, non, c’est dans l’intimité de la famille, dans la modestie des cadeaux qu’ils se sont unis. C’est vrai que notre époque de démesure nous fait hurler de rire devant la liste : 6 œufs, un poulet, quelques sous… Autres temps, autres mœurs, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, un temps ou ils vendirent la voiture pour acheter la table de la cuisine, celle-là même qui trône encore dans l’actuelle cuisine, un temps d’avant…

Parents en 1959. Ma sœur vint rejoindre le foyer, premier enfant à égayer leur vie, à poser les premières pierres de ce qu’on appelle une famille. En 1965 je naquis. Second enfant de la famille. Dernier aussi. Qui a dit « déjà ? » ? Non, mais ! Oh, je pourrais parler de mon enfance, mais là n’est pas le propose et d’ailleurs, j’ai déjà écrit là-dessus…

Des années de galère, des heures de travail accumulées à un point ou les journées dépassent de loin les nuits de repos, pour vivre, s’en sortir, dans une époque pas si simple économiquement parlant, moins confortable qu’aujourd’hui, à moins que ce soit aujourd’hui que nous soyons trop emmitouflé dans un confort suggéré ?

Nous avons vécu sur Toulouse, et, après ma naissance, du moins, c’est ainsi que je m’en rappelle, à quatre dans une maison de 3 pièces, au grand jardin à la fois nourricier et terrain de jeux. Des congés en cure thermale, puis, la caravane et l’océan ! Capbreton, déjà ! Dans le même camping qu’aujourd’hui, dans cet endroit en bord de nature ou j’aime me ressourcer. Puis ce fut la maison à la montagne, les travaux, les week-ends béton, les vacances insouciantes pour nous les enfants. Puis, ce fut la maison, leur maison, la propriété à soi, et là encore, béton et travaux, terrassement, et perpétuel labeur. La famille a grandi, le petit-fils tant attendu est arrivé, nouveau rayon de soleil dans leur vie, et la notre, faut bien le dire !

Le temps a passé, jusqu’à ce jour ou le nombre d’or, ce joli 50 tout rond s’affiche fièrement, tout comme je suis très fier de leur dire aujourd’hui combien je les aime, combien je suis très fier d’eux, et combien je leur souhaite un joyeux anniversaire et surtout de longues années encore à passer ensemble !

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