Sincérement


Une pause dans l’écriture et le temps qui s’immisce dans l’intervalle, que dalle, pas de mots sur les maux, pas de texte en prose ni de semblant de poème sans poésie, vide, sans mot, sans sens, ainsi se vit la fin d’un hiver, meurtrier, le début d’un printemps qu’on espère porteur d’espoir. Enfin. Enfin, l’espoir, c’est quoi ? Des épisodes d’hier, rien ne se rejoue, que des souvenirs, des regrets, et surtout un vide, terrible. Un vide qui aspire, et aspire avec lui tellement de contact, de relations, d’amitiés, soi-disant amitiés, vide de sens, pleine d’oubli, de manque, c’est si facile de s’esquiver lorsque l’autre est dans le vide sidéral, si pratique dans notre époque épique pleine de tic, de lien, de message et de virtuel. Alors oui, après ce terrible début d’année qui d’un fait de vie fait un orphelin, s’en vient février, mars, des dates qui rappellent, elles aussi, la vie d’un cran supérieur dans la généalogie, née en mars, décédée en février… Alors la vie s’agite, alors la vie transpire, alors la vie tremble, alors la vie se cherche, dans des cases désormais vide, trop vide, le cordon  ombilical même si coupé depuis longtemps saigne aujourd’hui. Pire, la solitude du père induit des réflexions, des pensées qui ne font qu’appesantir une situation déjà lourde. Bizarre, vide et lourde…

Alors oui, vide d’idée, d’inspiration, vide de sens. Pas de mots, pas de phrase, pas de texte. Vide.

Quelques lignes ce soir pour combler un silence qui ne peut-être en aucun cas une communication. Lourd, pesant, tellement facile de couper des ponts, des liens, juste parce qu’on n’a ni le temps, ni l’envie. Je comprends, aucun souci, au contraire, cela libère, après tout, quel luxe de pouvoir mettre à jour son répertoire, d’effacer d’un coup de tippex des années d’errances, des années où l’on a l’impression d’avoir le temps pour soi, la vie pour soi, les amis pour soi, la famille à vie…. Balayé, nettoyé, vidé, page blanche et autre errance, ainsi va la vie…. Ni colère, ni amertume, ni regret, passée la surprise, il est la vie, celle qui est face à soi, celle qu’on écrit, alors, hier est mort, lui-aussi, aujourd’hui se vit, pas forcément facile, demain sera un autre jour. Dans ce rituel du temps, il y a des personnages d’hier qui sont et seront là demain, d’autres qui descendent du train, malgré eux ou malgré nous, mais mesure-t-on la longueur d’un train à la somme de ses passagers éparpillés le long des différents quais de gares desservies ?

Exit hier, trop tôt pour un demain qui ne viendra peut-être pas, aujourd’hui se vit selon ses codes et ses règles, il n’y a rien à mesurer ni à chercher d’équilibrer. Ainsi va la vie, on descend d’un manège, parfois le manège s’en va sans nous, mais ce qui compte, c’est notre place, notre vie, aujourd’hui et le temps d’aujourd’hui. Mesurer cela est une des clés. Je ne prétends toujours pas avoir les clés, ni même les miennes, par contre j’assume ma vie, mes choix, mes errances et j’apprécie la réalité de la lumière mise sur mes relations. Merci la vie. Sincérement.

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