Osons!

Après le calme revenu, dans cette forme d’apaisement qui permet le relâchement de l’esprit, la fameuse pause d’intégration nécessaire pour mieux repartir, c’est comme un instant volé au temps, une pause hors du temps, comme si prenant de la hauteur sur les choses on les regarde évoluer, voyant mieux les tenants et les aboutissants de tout ce qui nous parait anodin lorsque nous sommes pris dans le tourbillon. Bizarre comme impression, la dépression après la pression, pas de quoi en être déprimé, non, plutôt amusé, même s’il n’y a rien de drôle dans tout cela. Quoique ? Et si la clé était de ne voir que le bon côté des choses ? La fortuite mise en place des événements, le trouble des coïncidences, ces formes de rappels d’information importante à retenir. Retenir. Oublier. Equilibre entre deux, on avance et on apprend par l’expérience, le chemin est parfois sinueux, du moins le parait-il mais au fond, qui connait par avance ce pour quoi il était destiné ? Evolution, parcours de l’homme, ainsi va la vie, des alternances sombres, claires, très claires où tout s’éclaire, c’est ce qui en fait le charme et évite l’ennui. L’ennui c’est quoi ? On en a chacun sa définition, certains s’ennuient en public, en relation, d’autres tout seul, d’autres le partagent de façon sympathiques quand ce n’est pas encore par jeu qu’ils vous ennuient. Le temps est un sacré farceur, il court lorsqu’on ne le surveille plus, il s’arrête des heures et des heures lorsqu’on y prête attention. Qu’importe, au bout du compte, c’est lui qui nous tue, histoire de se venger d’avoir passé du temps à le tuer. Une pause pour souffler, oui, mais souffler n’est pas jouer….

Un temps pour chaque chose, chaque chose en son temps, vivre et profiter, remplir sa vie n’est pas accumuler, il n’y a de relation que dans les vraies relations, celles des échanges et du partage, celles qui nous font grandir, celles qui nous apportent des connaissances, ce puits de science sans fond et jamais asséché qui sans cesse nous abreuve de savoir sans savoir les savoirs sus, sorte de savoir en sus, des savoirs tout neufs, tout brillants, qui rendent les gens parfois si brillant. Certes, tout ce qui brille n’est pas or, et le clinquant n’est pas de mise sauf pour se muer en miroir aux alouettes et tromper son monde. Goûter en chaque instant au plaisir de l’instant, bon, ok, je reconnais que parfois certaines situations ne sont pas du genre à faciliter le plaisir, mais si ce n’est sur l’instant, ce sera pour l’après et cela s’appelle l’expérience. Les échecs font grandir, à condition de les digérer, de les comprendre et…de les admettre. Accepter ce qui est, plutôt que « Pourquoi ? » se demander « Comment ? » c’est un début de mise en route vers demain. Demain est toujours un jour nouveau, une lumière nouvelle vers ce qui n’est pas aujourd’hui, parce que demain une même situation sera vécue avec l’expérience de la situation déjà vécue dans notre temps passé. Il est très facile de juger hier avec l’expertise du regard d’aujourd’hui, mais il est plus difficile de se rappeler combien hier nous étions ignare. Sortir du cadre, prendre du recul, observer de haut, c’est se donner les moyens de voir la poutre dans son œil plutôt que la paille dans l’œil du voisin, fut-il la voisine. Rien n’est jamais acquis, rien n’est jamais dû, juste que nous partageons tous un même globe terrestre, nous sommes tous de passage ici, locataires, jamais propriétaires, nous ne possédons rien, même pas le bon sens, juste un sens, notre sens, notre vision au champ plus ou moins élargi, ou devrais-je dire « notre aveuglement » ? Parce qu’au fond, ce qui empêche d’avancer, c’est bel et bien le refus de voir, tout simplement parce que ce qui n’est pas dans notre façon de voir nous dérange, parce qu’on essaie de penser l’autre comme on pense nous, oubliant que de toute chose, c’est la différence qui instruit et enrichit. Tout ce qui nous est étranger fait peur, simplement parce qu’il faut sortir de sa zone de confort pour aller à sa rencontre. Mieux vaut rejeter, repousser, refuser d’apprendre ce que nous ne connaissons pas. Mais que serait notre monde si nous n’avions pas eu des êtres capables de briser leurs cercles vertueux, d’aller chercher une autre route pour les indes, ou bien encore faire voler un cerf-volant un soir d’orage, ou bien encore, brûler des poils de barbes pour en cueillir la lueur. Plus près de nous, cette voiture chère à mon cœur, qui sait si bien étaler en toute discrétion ses trésors d’ingéniosité, j’ai nommé la 2CV ! Pour qui connait de près cette voiture, rien n’est pur hasard, mais au contraire, études et réflexions, conception génératrice d’économies, un même écrou pour plusieurs usage, un même boulon repris tout au long du véhicule, deux dimensions de clés pour pratiquement tout faire, un réglage des phares depuis l’intérieur pour la première fois en France, et tant et tant de solutions testées avant d’être validées ou rejetées. Voilà aussi un bon exemple, si les ingénieurs n’étaient pas sortis de leur confort, nous roulerions encore tous en hippomobiles….

Pas facile de s’adapter, mais c’est quand même mieux que de vouloir adapter l’autre à soi… Osons !

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