Que devient le monde?

Que devient le monde dans ses tourbillons d’imprécisions, ses inconforts de sentiments, ses peurs d’avancer ? Pourquoi les gens ont-ils soudain si peur d’être eux-mêmes ? Pourquoi cette peur de perdre avant même l’envie de gagner ? Humanité en mode passif, on se laisse porter par l’autre, tels des poissons pilotes accrochés au poisson nourricier, tel la plante grimpante sur son tuteur, on s’appuie sur l’autre pour grandir et trouver sa lumière sans se soucier de la fragilité du tuteur et, quand le besoin de lumière n’est pas satisfait, la plante s’enroule autour d’un autre tuteur. Ainsi va la vie, les lianes, de branche en branche, de soleil en soleil, on aide, on soutient, on meurt d’épuisement parce que la base principale est oubliée : on avance à deux, et pas un tiré par l’autre, dans le même lien dévastateur et épuisant, meneur et menée, dominant et dominée sans respiration, sans inversion des rôles lorsque le besoin s’en fait sentir, pire, silence, on débranche la communication, on laisse en attendant que la course reprenne et reprend alors la lente poursuite vers la fin. Fin de l’acte. Retour au monde de départ, nouveaux échanges, nouveaux syndromes, nouveaux parasites d’une société qui se meurt de ne vouloir évoluer, vivre et grandir. Stop. Basta, la vie est ailleurs. Suffit les dragons, les malades, les doubles personnalités, les comptes à regarnir, les jeux de rôles, le samu social, le temps est venu d’oublier et de clore le point noir, en extirper la saleté qui y murit pour profiter pleinement de la vie, propre, nettoyé. Il y a trop longtemps que tout cela dérive, que les non dits ont remplacé les dits, que les jeux de miroir oublient de réfléchir et de répondre préférant renvoyer les questions, accepter les réponses, détruire les débats en pensant séduire. On ne séduit qu’en étant soi, pas en devenant l’autre. On séduit en étant soi, en s’affirmant, en discutant, en débattant, en construisant pas en simulant. A trop vouloir séduire on disparait dans le regard de l’autre, à vouloir le captiver on devient fantôme, zombie et on n’intéresse plus l’autre ni les autres.

La passivité détruit, c’est la mort lente, le manque de considération de soi et la perte de confiance. Quel intérêt ? Déception de ne pas séduire, alors on séduit en trompant ? La manipulation a ses limites, et si ce sont les premières méthodes de communication du bébé pour attirer l’attention sur lui, l’enfance nous a inculqué d’autres moyens de communication dont le plus beau : le dialogue. Vrai, sincère, cela va de soi. Répondre oui à tout, accepter tout ce que propose l’autre, devenir son ombre, l’ombre de son ombre même comme le chantait le grand Jacques, mais c’est la noirceur la plus totale, l’oubli de soi vis-à-vis de soi ! Trop facile de fuir le combat, la discussion de refuser de grandir, d’aller plus loin ensemble. Il faut accepter de perdre pour gagner, il faut accepter de risquer pour triompher. Que serions-nous si le singe n’avait pas quitté son arbre ? Que serions-nous si le quadrumane n’avait redressé sa posture pour voir plus loin, guetter le danger et triompher de la vie ? Les échecs entrainent une culture de l’échec surtout si on reproduit consciemment ou inconsciemment les mêmes situations, les mêmes scenarii. Je ne comprendrai décidément pas ce monde de mobiles immobiles, de passivité et de renoncement à avancer. Soit. La vie est donc ailleurs, et j’irai la chercher, parce que vivre m’importe plus que de stagner, stagner, c’est régresser. Assez de surplace place à l’action, aux mouvements, à la vie sous toutes ses formes, merde, on n’a qu’une vie !

Au-delà de ce qui pourrait paraitre noir, il y a le bleu du ciel, le soleil de la vie, l’expérience des lendemains, les envies d’avancer, de quitter les naufrages et les naufragés, de naviguer encore et encore, ailleurs et loin des récifs. Peu importe le jugement des autres, il est si facile de juger les autres sans connaitre les tenants et les aboutissants, le vécu et les raisons. Opération ménage encore et encore plus, tel est la vie, s’alléger, lâcher prise et poursuivre son évolution. Quelle qu’elle soit. Ainsi va la vie, ainsi va le monde. Ne jamais dire adieu, je ne sais même pas qu’il n’existe pas…..

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Certaines personnes sont comme certaines plantes,fragiles, et ont besoin d'un tuteur pour les aider à grandir et à s'épanouir...

Didier a dit…

et saute sur un autre tuteur à l'occasion....

Que font-elles lorsque c'est le tuteur qui s'épuise?

Anonyme a dit…

Un tuteur est fait pour que la plante (jeune), grandisse correctement et devienne adulte. Lorsque ce stade est atteint, le tuteur n'a plus d'utilité (les horticulteurs l'enlèvent à ce moment précis).

Il en est de même pour les Humains.
Si vous n'arrivez pas à grandir ou à vous épanouir correctement (lorsque que l'âge adulte est atteint), le "tuteur" ne vous servira à rien. Laissez un tuteur à une plante devenue adulte et celui-ci finira étouffer par celle-ci.

La nature (quand on sait la regarder), nous apprend beaucoup sur nous-mêmes.

Sourire

Anonyme a dit…

Une plante, liée à son tuteur, ne s'en détache pas.
Si elle ne l'a plus pour la soutenir, elle perd sa force, s'enroule sur elle-même et ne peut plus se relever.

Didier a dit…

Voilà qui ouvre les débats du virtuel.... Et oui, le tuteur n'est pas tuteur toute sa vie, sinon ce n'est pas une plante autonome mais un saprophyte ou bien encore un parasite, mais le pire est de n'exister que par l'autre.... non?

Anonyme a dit…

Exactement cher Didier. Il y a, dans le monde végétal comme dans le monde animal, des plantes parasites ou saprophytes.
Des individus qui s'accrochent à vous uniquement par intérêts.

Quand à vivre et exister que par l'autre, ne conduit qu'à l'échec inévitablement.

Didier a dit…

merci !

Ah si le monde comprenait cela, combien nous serions heureux d'avancer à deux sur le même chemin de vie....

Anonyme a dit…

Malheureusement, le monde ne comprend que ce qui l'intéresse, ce qui lui "rapporte" quelque chose à lui, personnellement.
"Egoïsme" est bien le mot et le mal du siècle.
Ne penser qu'à soi, ne se soucier de rien d'autre que de sa petite personne, ne conduira notre monde qu'à une solitude de plus en plus grande.
Mais, au fait, ne sommes-nous pas à l'ère de l'ultra communication? A méditer peut-être? Bof, pas ce soir....

Sourire

Didier a dit…

à méditer, ou à discuter?

;)

Anonyme a dit…

A discuter aussi bien entendu!
Encore faut-il trouver un récepteur et, qui plus est,un qui veuille bien comprendre pour pouvoir échanger...

Mais là, c'est un autre débat lol

Didier a dit…

Entendre d'abord, entendre pour comprendre, et surtout, une nouvelle fois, parler en son nom et non en écho de l'autre... Le dialogue avant tout comme base d'avancée, mais à condition de le partager et de le mener à deux...

Le dialogue, relation des personnes, a été remplacé par la propagande ou la polémique, qui sont deux sortes de monologue.
(Albert Camus)