Et si je pars demain?

Et si je pars demain, quelle trace laisserai-je ? Aucune, un passage comme un passage éclair sur cette planète, quelques années qui ne sont que quart de poil de cul de mouche à l’image de l’univers, on ne peut même pas dire qu’on s’en serait passé tant le passage serait éclair, mais éclair sans lumière, éclair noir, voilà, un éclair noir. Plutôt 100% chocolat dans ce qu’il y a de plus cacao, ou bien encore 400% café, modèle stretto de nos amis siciliens. Vogue à l’âme, inutile folie celle d’être sans avoir été. Je viens de me ressourcer auprès de mes bons maitres, Brel et Brassens, eux dont la prose si juste, si efficace, si finement ciselé sous des aspects brutes et sans formes, révèlent par là-même des heures d’écriture, des choix de mots, des idées véhiculées qui furent en d’autres temps interdits des ondes de peur sans doute que le peuple veuille crier « mort aux vaches, vive l’anarchie » ou bien encore ne veuille montrer son cul aux bourgeois…. Ne rions pas, c’est là notre France, aux accents de Belgique ou bien de Languedoc, jamais langue de bois, toujours les idées fières, la parole servant à dire et à chanter haut et fort les pensées vraies et réelles. Doit-on aujourd’hui n’écouter que la mélopée stéréotypée et rabotée à coup d’audience et de marketing d’une Jenyfer en mal de succès au point de la couronner reine d’un concours que trop commercial ? Certes on est loin des corsages dégrafés, des complaintes aux filles de joies, on est dans la soupe populaire, prenons cet air, changeons cette note, rabotons cette quenotte, limons ce gras du bide et gonflons cette fesse, voilà le commerce et la bouillie populaire, où diable est passés la vindicte populaire ?

On a banni des radios Georges le pornographe athée, et Jacques l’irrévérencieux, et s’il existe un endroit au-delà (pas la soupe populaire d’un Clint Eastwood dons la caméra patine à l’ennui) où s’en sont retrouvé (pas Véronique, paix à son âme) le trio d’une émission de radio devenue culte, n’en déplaise à Léo, Jacques et Georges, j’espère pouvoir y passer quelques instants, pour y prendre des cours de savoir vivre que la plus pincée des Nadine Rotchild ne pourront qu’admirer, car si la mort n’est qu’étape, alors on s’en tape, et si la vie est dans le vrai, ce sont ces vrais mots que je veux comme oraison, comme prière à mes jours d’après. Passe le temps, passe la vie, mes heures impies ne boivent qu’aux sources des maitres, et si Debussy, wolfgang ou encore Antonio ou Ludvig viennent croiser Bruno, Renaud, Francis, Renan ou encore Rose ou Olivia, c’est dans les simples rimes de ces as du quatrain que ma guitare pleure de n’être astiquée, que mes synapses s’entrechoquent devant tant de facilité à faire vibrer le bon mot par la belle métaphore. Admiratif tout comme de certaines bafouilles sous des airs anodins clamant la sincérité des sentiments d’un grand corps malade, voilà mon étal, et même si nos hallucinogènes poussent dans les vignes de la baronne plutôt que celles du seigneur, même si le seigneur devrait s’écrire saigneur au vu de temps de sacrifices que même les mayas en seraient révulsés, je lève mon verre, ma bière blanche, froide mais non encore sous le marbre à mes pères qui ne seront jamais mes pairs, et n’en déplaisent aux belles d’antan tout comme aux pucelles de demain, mon corps n’est pas encore froid même si mon cœur l’est déjà.

Abreuvez-vous de haine, d’amour, de sang, et même d’eau, ce qui coutent le plus au fond, c'est de ne pas être soi, et là, je dois mesurer combien dans ma petite vie j’aurais croisé de faussaires. Les sentiments sont d’or que si on y met de son cœur, de ses larmes, de sa vie et la totalité de sa sincérité dedans. Tant pis si ces mots vous paraissent de fiel, mes veines sont de miels, le souffle n’est pas court et si la prose s’oppose à la vérité voulant être entendue et lue, tant pis, elle n’est que prose vraie, que parole de vent Gilles, alors vogue, vole et court au-delà des paysages pour qu’un jour mes cendres à l’autan puisse voler et rejoindre ces pays imbéciles où jamais il ne pleut comme le chantait si bien sous sa bacchante déjà grise le père sétois.

Salut Georges, Jacques et Léo, au diable les familiarités, le cœur n’a qu’un verbe et c’est aimer.

8 commentaires:

cafardages a dit…

BRAVO ! Mais est-il si important de laisser une trace ? comme le passage d'une souris dans le petit pot de beurre, elle s'en fout, elle passe, s'arrête, goûte et puis repart ...

Didier a dit…

Tout a fait! Le piège du 28e degré, la vérité c'est d'être soi et d'être vrai....

Anonyme a dit…

Etre soi? Etre vrai? La vérité?
Que de grands mots!

Tu es effectivement comme la souris, à un détail près : tu passes, tu t'arrêtes, tu goûtes, tu repars et tu t'en fou...

Oui didier, tu aura laisser une trace, pas d'inquiétude à ce sujet.

Didier a dit…

il n'est pas de mots grands, il est parfois de gros mots et de l'agressivité mal contenu. La souris, c'est cet animal que les chattes prennent par la queue? Il vaudrait mieux s’intéresser à l'être humain tant qu'il est, non?
Soyons vivants, soyons vrais, soyons sincère. D'ailleurs, les souris, c'est bien connu, préfèrent le gruyère et les trous.... On finira tous au trou, tôt ou tard, alors réfléchissons à vivre, à aimer, plutôt qu'à haïr.

Anonyme a dit…

La sincérité, dès le départ, aurait éviter beaucoup de souffrances inutiles.
Pas de haine, en aucune manière, je ne peux haïr, je ne sais pas et tu le sais très bien...

Bonne journée papy

Didier a dit…

La sincérité y était, les silences aussi. Tout comme les mots, les silences ont des sons, des vibrations qui nécessitent écoute et compréhension. On ne rejoue pas le passé, on le dissèque avec les yeux d'aujourd'hui. Aucune souffrance n'est inutile si on sait la transformer en leçon positive pour construire son présent, et le présent de demain.

Belle vie à toi

Anonyme a dit…

Tu as entièrement raison.
Le passé est révolu et il faut avancer, toujours.
Je sais que tu vas avancer, tu le dois, il ne peut en être autrement.

Bonne route

Anonyme a dit…

Ouais ça c' est bien vrai ! En avant toute. Yeah