Jeu de dupes

Jeu dupe, je dupe ou jeu de dupes ? Ainsi va le monde et les gens, à ne pas vouloir perdre on ne gagne rien et on perd tout à commencer par la crédibilité. C’est assez usant et fatigant de n’avoir pas de nouvelles lorsque tout va bien et qu’il suffit que le bruit se répande d’un état moins sain pour que par l’opération du Saint Esprit le téléphone sonne et les voix résonnent en toute compassion. Amusant n’est ce pas ,cette voix qui s’adoucie, s’apitoie ou feint de l’être, mais, si ce n’est pas (encore) la fin de l’être…quoique. En attendant, à défaut d’esprit Saint, je préfère l’esprit sain, voire même l’esprit sein et si l’esprit est ceint d’un corolle de mauvaises intentions, si l’esprit seing ce chèque en blanc à la bêtise d’un Cheick en blanc un soir de pleine lune, alors qu’il passe le chemin et s’en aille vers d’autres cieux, ceux-là même où je ne suis pas et ne serais jamais. Poussière grise issue du feu je rejoindrai le sol pas natal, ça ferait désordre à la clinique qui résonna de mes premiers cris, mais oui au sol du pays natal, de la planète natale, c’est ainsi que je veux les choses, c’est ainsi que je les ai signé. D’ici-là ? Diable, seriez-vous donc pressés ? Moi pas, ni pressé, ni impatient, ni patient, ni lent, juste à vivre chaque jour comme un cadeau, continuer la lente épuration téléphonique, vider le carnet d’adresses de ses derniers spams et vivre, tranquille et serein, une dernière fois. Saint Esprit. Ces mots évocateurs me rappellent non pas de prime abord mes cours de catéchisme, mais plutôt un bord d’Adour, un quartier serré aux maisons moins colorées que sur l’autre rive, des voies de chemin de fer en faisceau d’aiguillages, des wagons de marchandises, des trains dans une gare à la fière tour horloge telle que Jouef la déclina en maquette pour les modèles réduits dont je reste passionné. Toujours une référence aux lieux, mais il est vrai qu’on n’est jamais déçu par les paysages, en tout cas, bien moins que par les humains. Il est tard, l’aube de la vie est loin, celle du curé pas encore là, diantre que ça avait de la gueule une vrai soutane ! Sans parler de crépuscule, le jour décline et diffuse ses rayons flamboyant, la clarté devient presque troublante et je réalise combien le plus important reste d’être soi, de rester soi, en toute circonstance. A jouer un rôle, à duper l’autre on ne dupe que soi et là est le plus grave car soi-même, c’est bien la dernière personne qu’on quitte, non ? Alors, comme le disait Grand Corps Malade dans son texte sur les handicapés « vas-y, tu peux leur parler normalement » et j’aurai envie de renchérir, parlez normalement à tous : enfants, bébé, adultes, espoir de conquête, future ex et ex future, vous-même…. Oubliez le langage imbécile et la voix trop calme, trop douce à empêcher de vaciller un cierge funèbre, cesser l’apitoiement, il n’est pas source de guérison. Parlez normalement et apprenez à écouter les mots comme les silences, les sons comme les absences de son, oubliez les communications dénuées de sens qu’impose notre époque trop virtuelle, les sms, les messageries, les chats ne tracent que des mots dont chacun interprète le sens qu’il veut bien y mettre ou qu’il en connait. Se priver des sens autres empêche de voir que l’autre à perdu le sens de votre propos. La vue, l’ouïe, le ressenti, nous communiquons ou plutôt, nous communiquions par notre corps puisque désormais la vie est rapide, froide, dénuée de tout sens et donc ouvre la porte aux non sens et aux faux sentiments. Et non, il n’est pas aigri celui qui écrit ces lignes, il est juste lucide et comprend aussi ses erreurs. Et oui, les silences ont un poids, celui du vide, celui de la peur, celui d’un ras le bol de raconter des vies empilées qui n’ont pas données de vie, le poids des mots trop durs à sortir, le poids d’un poids qui a pesé, a usé une vie, alors oui, la réponse à des questions venant comme une lame sur une plaie encore sanguinolente est devenue silence et le silence fut mal compris. Tant pis, il est trop tard pour refaire le monde, et si la possibilité était offerte de le refaire, serions-nous vivants ? Le silence est d’or, non parce qu’il prime sur les paroles, mais parce qu’il les met en valeur, tout comme la respiration, la pause en musique, il laisse vibre l’émotion pour reprendre la course des mots, oui, le silence est la réponse aux maux, et à moins de se retrouver face à un muet, encore que ce brave Bernardo savait bien expliqué les choses à Don Diego, nom d’un Zorro, à moins de parler à un mur, il y a toujours moyen de connecter les ondes et de faire s’exprimer les plus silencieux, n’y voyez là aucune torture, non, mes propos ne sont ni amer, ni assassin, ni vengeur, ni vindicatif, sans haine et sans attente, juste que c’est là les réflexions de retours vers des passés, la prise de conscience aussi de ce qu’a pu être ces leçons offertes, peu importe les personnes, peu importe les lieux, c’est à travers les larmes salés d’un être encore vivant, le cul sur la grève occupé à scruter l’horizon, cette ligne imaginaire ou le ciel se noie dans ces flots dont l’écume n’est que gerbe de fleur ou bien encore blanc linceul. Leçon, le son, laissons la place aux murmures, écoutons le silence, bien plus alerte et alarmant qu’un flot de majuscule dans un texto, que des vociférations ou pire, que des fausses affections parce que le chemin ressemble plus à une impasse qu’au long ruban de l’autoroute du bonheur. Voilà les propos qui me viennent, je ne cherche pas à les partager, ni même à les vendre comme paroles d’évangile, juste mes propos, mes réflexions à voix haute et bas écrits. Essayez juste d’écouter les silences pour ne pas mal juger celui qui ne parle pas, et surtout, comprenez que nous ne sommes pas tous monozygotes, chacun d’entre nous est un être, avec ses qualités et ses défauts, son vécu, ses vécus, ses peines et ses souffrances, ses joies et sa réalité. Acceptez les règles du jeu et cessez de jouer, ce dont le malade a le plus besoin c’est d’une canne solide pour se redresser, non pas un frêle roseau qui se plie sous le poids d’un mal qu’il n’a pas. Soyez vous-même, c’est pourtant le plus facile, non ? Encore un paradoxe de l’être vivant. Décidément, la vie et ses mystères, autant se glisser dans un trou de souris !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris.
[George Bernard Shaw]

Didier a dit…

Deux choses participent de la connaissance : le silence tranquille et l'intériorité.
[Bouddha]