Voila l'été !

Voilà l’été ! Enfin, d’après le calendrier, d’après les calendriers des communes de France qui, disciplinées comme un seul homme, ont fait la fête à la musique au titre d’une volonté ministérielle datant que quelques décennies, et même, du siècle passé…. Les modes passent ? Pas toutes. Certaines feraient même mieux de s’adapter au rythme de vies, comme celle de la fête de la musique…. Pourquoi ne pas programmer celle-ci un samedi, au plus près du 21 juin ou le samedi qui suit le 21 juin, afin que chacun puissent en profiter, les jeunes en âges d’aller lustrer les bancs de l’école, où du reste il n’y a plus de bancs, comme les plus grands, ceux qui sont en nage d’activités, ou en âge d’activités ? Pourquoi ne pas aider au fonctionnement monétaire et commercial des nobles professions dites de bouche ? Rien à voir avec d’autres utilisations de cette tiède et humide cavité, je ne parlais ici que des restaurateurs et cafetiers, qui grâce à une tva abaissée récemment, peuvent désormais continuer de vendre leurs petits noirs au même prix tout en générant de plus confortables marges…. Mieux vaut donc être contraint de regarder le dieu téléviseur bien au chaud au salon en ce joli premier jour d’été, à savourer sa production personnelle de doux mélange de poudre sombre et d’eau fumante, observant des stars en brochettes aux titres lentement polis aux multiples passages sur les ondes, que d’aller tendre une oreille à de jeunes talents qui ne perceront jamais dans la glue du star system et des mais de mes amis….. Même le thermomètre a préféré se mettre en vacances, il est vrai que les montées fulgurantes et répétitives de 21 à 35 degrés ont tendance à lui faire bouillir le mercure, du coup, repos, sûrement à la plage, l’eau fraiche et le vent déchainé sont là pour vous rafraichir…. Humeur grognonne? Pas du tout, juste moqueuse, sans plus, sans rien d’autre derrière que la lassitude de voir les dates instituées sans réel besoin qu’elles le soient…. Pourquoi fêter l’été plutôt que l’hiver ? Pourquoi pas l’automne ou le printemps ? Pourquoi pas les quatre ! La maison ne reculant devant aucun sacrifice, la fête des saisons est lancée, vive l’automne, et ses délices forestiers, l’hiver et ses boules de neige, le printemps et ces fleurs, l’été et ses maillots…. Sur les quatre, on en trouvera bien une qui tombe un samedi ou un vendredi soir ? Remarquez, il est aussi des heureux laborieux qui ne bossent pas le lundi, d’autres qui usent de leur samedi pour exercer leurs coupables activités….. Bon, je viens de vérifier, l’automne sera un mardi, l’hiver un lundi, c’est pas encore gagné !

Vive la musique en attendant, vive l’été qui ferait mieux de poser ses valises et nous laisser dorer tranquilles les weekends, vive la fête et les férias que notre Sud sait si bien mener d’est en ouest, avec ou sans toros, avec ou sang…. Alcool et musiques, tragiquement indissociables hélas, fêtes et fleurs, fêtes et pleurs. Des fleurs et des pleurs, amères images d’un lendemain de fête. La vie punit par l’excès. Cruel double sens. Pourrais-je être sans mes doubles sens et mes mots en jeux ? La fête n’est pas la mort, comme la mort n’est pas une fête. Je laisse chacun libre de penser ce qu’il aime ou non, la chasse comme la corrida, les conduites dangereuses comme les sécurités oubliées, il n’est pas de notre ressort de changer les autres, juste de prendre conscience, un jour ou un autre, qu’on peut changer soi, qu’on ne peut changer que si on le veut. Nous sommes tous maitres de notre destin, parfois, en des instants de notre existences, nous avons d’autres destins en main, le temps d’un voyage, d’un trajet, le court instant qui est parfois celui ou la vie bascule, simple prise de conscience. Jouer, s’amuser, s’éclater, plaisir fugace et égoïste, conséquences à calculer dans le même laps de temps ou la conscience s’embrume dans des vapeurs alcoolisées et euphoriques. Encore un weekend de fête, de joies, d’arrêt pour certains. Vision grise peut-être, spleen passager sûrement, parfois, il est bon de relativiser ces instants sauvages et gris pour en grandir la lumière et apprécier la vie et ses bons moments. Vive la musique, vive la vie, ses facettes, ses éclats, ses lumières, ses rires, tout ce qui donne du sel à l’existence, tout ce qui donne des couleurs. Et même si le sel donne soif, et même si les couleurs des cocktails sont belles, la maitrise est l’art de contrôler les limites, de savoir les approcher sans les dépasser. La vie se déroule en 3D, pas sur l’écran plat et froid d’une console de jeux ou la voiture termine dans le mur et repart allégrement sa folle poursuite sans dommages affichés. Faisons la fête, soyons heureux, vivons, profitons et gardons en tête qu’il est des bandes blanches à ne point franchir.

Voilà l’été donc, ses douceurs et ses couleurs, ses joies surtout. Bientôt le joug scolaire tombera à terre, bientôt la course vers les châteaux de sable, vers les joyeux cerf-volant succèderont aux cerveaux lents des salles d’études et des amphithéâtres d’examens. La vie sur le sable ou les galets, ceux-ci ont d’ailleurs moins tendances à voler lorsqu’Eole se déchaine comme il su se déchainer en ces derniers jours…. Allez, au chaud le mercure, et que vive la vie à la mer comme à la montagne, d’ailleurs, chaque côté des Pyrénées baigne dans un mer, est-ce là un signe ?

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