Requiem

Allez, encore un effort, dans six mois, c’est Noël ! Et oui, hasard du calendrier, nous voici, déjà ou enfin, selon chacun, l’année 2009 défile et file, tourbillon de dates, tourbillon d’événements, joies et peines, soleils et brumes, le blanc n’existe t’il que par rapport au noir ? Savoir naviguer sur les flots de la vie, qu’ils soient calmes et tranquilles, qu’ils soient tumultueux, l’exercice est nécessaire. La côte est peuplée de phares mais bien peu luisent vraiment. Certaines lumières trop aveuglantes empêchent de voir les rochers à peine cachés sous l’onde, qui viennent sournoisement transpercer la coque fragile d’un bateau usé. Voies d’eau pour navire prenant l’eau, le bateau coule, tout tombe à l’eau. Quel est donc le saint protecteur des marins ? Pas saint Christophe visiblement….. Plouf mais pas plouf-plouf, la vie n’est pas un jeu, et au jeu de la vie, le bonheur n’est pas d’écoper. L’heure de la baignade se choisit, elle ne s’impose pas. Trouver le port, s’abriter, se réfugier. Prendre le temps de poncer la coque, d’en boucher les trous, un peu de peinture, de joyeuses couleurs, et viendra le temps de reprendre la mer. Pas encore. Il faut laisser sécher les couches successives, il faut laisser la matière s’imprégner des pigments de couleurs. Patience, oubli, repli, être. Il est des écueils bien plus douloureux que d’autres, il est des dates noires qui remontent en mémoire, en se disant que peut-être le choix fait n’aurait pas du être fait, que le choix bon n’est peut-être pas le bon choix. Amertume. Il pleut fort dehors, il pleut fort dedans. On ne peut pas rire tout le temps, c’est ainsi. Ceux qui rient ne sont pas ceux qui pleurent. Soit. Hier est hier, aujourd’hui est aujourd’hui. Faire revivre hier dans aujourd’hui revient à briser aujourd’hui, et à noyer le futur. Les fantômes du passé ne peuvent hanter impunément les belles journées de nos vies actuelles sans nous meurtrir de leurs chaines. Le temps a besoin de temps, il faut laisser le temps d’imprégnation avant de se croire prêt.

Noël dans moins de six mois, des lignes amères au cœur d’une nuit assez blanches, ce n’est pas encore la neige, c’est déjà le linceul. Repos éternel dit-on ? Est-ce là un doux repos ? En tout cas, pas celui du guerrier, ou alors, de guerre lasse. Requiem in pace.

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