Une fin pas comme une autre....

Quelques lignes dans ce bon vieux blog, silencieux témoin comme d’autres cahiers des dernières années et de quelques traversées en solitaire ou non, parfois même, de ces traversées qu’on ferait mieux de faire en solitaire d’ailleurs, quoique…. On apprend bien plus à naviguer en affrontant les mers démontées plutôt qu’à naviguer sur les eaux calmes. Parfois, les eaux qui paraissaient calmes se révèlent boueuses et tortueuses, peu importe tout cela, naviguer nécessite attention et reste source de méditation. Le corps comme l’esprit murit, se forge, s’affine, devient différent, à condition de le vouloir d’abord. Il restera toujours plus facile de rester à quai plutôt que d’aller affronter les vagues du changement. Il reste toujours plus facile de se croire parfait et d’imaginer que seuls les autres ont besoin de changer et d’évoluer. On peut rester quai et attendre, on ne sait quoi, on peut aussi prendre le large et chercher son phare, celui qui luit plus qu’un autre, bien haut, bien droit, celui qui servira d’amer sans amertume, celui qui s’impose de lui-même sans l’avoir réellement choisi. La vie adore les surprises. A travers la purée de pois, sur la mer démontée des certitudes noyées et des flux et reflux d’idées changeantes, un jour, perce une lumière, pas vraiment plus brillante, pas moins éclatante, un lumière, comment dirais-je, fascinante, assez du moins pour y accrocher les yeux et toute la matière cérébrale qui est située soit disant derrière. Une lumière, une étincelle, pas encore de quoi mettre le feu aux poudres bien mouillées par bien des tempêtes, par bien des questionnements, non, plutôt de quoi sécher un peu et quelque part trouver le déclic. Une flamme oui, de celle qui vacille et s’élance, à tour de rôle, entrainant dans sa course de feu sa propre flamme, celle quasi étouffée dans le manteau de chair, celle qui renaissait après des errements plutôt constructifs. Nouvel éclat dans l’aube encore brumeuse, jolie flamme aperçue du haut de la vague, vous savez, ce rapide sommet qui poursuit le creux et génère l’écume, belle, blanche, moussante, symbole de vie et d’envies. Cap au plus près, histoire de voir et de savoir, histoire de ou plutôt envie de, enfin, ces envies qui dirigent nos vies, nous font faire des choix bien plus que d’autres, ces prises de cap qui orientent nos vies…..

La côte est encore loin, mais la lumière est plus vive, accrochée au fond des prunelles, irradiante, pénétrante, obsédante. Des lambeaux d’océan viennent saler les yeux fixement ouverts, brulent les paupières et les joues, à moins que ce ne soient des larmes qui roulent encore à leurs surfaces…. La lumière fixée aveugle un peu, mais les contours du phare se précise, peu à peu la côte…. Où est-ce ? Terre amie ou terre inconnue, terre différente des terres connues, que faut-il faire ? S’approcher encore au risque d’échouer, de s’échouer, s’éloigner et reprendre le large, si confortable loin des rivages, loin des hommes, loin des autres, à laisser baigner son imagination de dauphins et d’autres reflets bien irréels ? Sans hésiter pourtant, la main pèse sur la barre, la trajectoire s’arrondit et le cap est bloqué vers ce phare. Rien à perdre, et même, tout à y gagner. S’approcher, et même s’échouer sur ce rivage, apprendre la lumière comme j’ai appris l’obscurité, observer avant de livrer, esprit apaisé, dans un corps reposé, la mer forge le caractère, du métal brut du départ, elle en a ciselé les contours, purifié l’âme, donner l’éclat. Du fond des océans, les forges transforment la matière en objets affinés. Entrée en matière pour sortie de matière, du bloc brut sortent à la fois les éclats et l’objet voulu. Les éclats, ce sont des gouttelettes de rosées nées aux contours des yeux, ce sont des heures plutôt grises décomptées au sablier céleste, ce sont des jours, des mois, des années à refuser de voir la vérité, ou du moins d’avoir l’impossibilité de la voir, perdu dans sa propre cécité. « Connais-toi toi-même » disait Socrate. Tellement vrai. Cela paraît réducteur mais pourtant, la clé est bien là. Etre soi. L’impression que ce voyage au long cours a pris bien des années, traversé bien des mers, visité quelques îles, avant de trouver la sortie du labyrinthe dont notre cerveau est bien pale représentation. Réveil. Au sorti de la nuit pointe le jour et ses lumières. Les étoiles éclairent la nuit, mais bien peu éclairent de la même brillance que ce phare.
Encore quelques longueurs, encore quelques manœuvres, le bateau restera à quai. Nouvelle étape, la dernière. Nouvelles vies, les plus belles, celles qui paraissent si pales observées une à une, celles qui mises en bouquet, brillent par simple association de bonheurs conjugués. Il est des lumières dont on sait la portée, la puissance, l’éclat qu’une fois accordé à leur propre résonance. Il est des accords bien plus sonores lorsqu’ils sont joués de pair que les plus puissantes des notes jouées séparément. Il est des textes qui semblent absurdes à qui n’en aura jamais la clé, il est des propos qu’il n’est pas même la peine d’évoquer. Une fin de voyage est-elle belle par le voyage effectué ou par la ligne d’arrivée ? A chacun ses rêves, ses vies, ses envies, ses regrets, ses goûts et ses réalités. Je connais quelques phrases couchées sur du papier, je connais quelque part, un recueil informatique de textes sans prétention qui lentement s’éteint, non pas que les idées se meurent et disparaissent, simplement qu’il est plus doux d’écrire en aparté, quelques lignes, quelques mots…. Des mots qui ne sont plus des maux, des mots joliment éclairés d’un éclat jamais perçu jusque là, n’en déplaisent au soleil, aux étoiles et autres feux d’artifices, sans parler de tout ces artificielles lueurs engluées dans leurs paradis artificiels. Chassez le naturel, il revient au galop, le mien est tout fier de retrouver la douce lumière….
A bientôt.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

que la lumirèe est forte douce et agréable lorsqu'elle s'offre au regard de l'autre qui fini

bizz

belle amie