Vouloir, c'est pouvoir

Retour à l’écriture, non qu’elle fut oubliée mais plutôt que le temps dévoreur de temps a fini par faire disparaître le créneau dédié à ce plaisir-là, car comme à l’accoutumé, les premiers espaces qui disparaissent de notre espace temps, sont les espaces de détentes, du moins pour certains, car la détente reste nécessaire pour maintenir la machine physique et psychique en état de fonctionner. Un pause, une page vide à noircir et voici quelques mots qui s’alignent déjà, la ronde des lettres reprend sa course, les idées fourmillent et défilent devant le neurone sélectionneur, agitant le bocal des idées connexes. Ecrire. Plaisir de toujours, sans être devenu passion dévorante, l’exercice est souvent limité à la page, à quelques idées, à quelques sens ou non-sens, exercice loin d’être contrainte, exercice personnel pour mélange personnel, des mots et des sens cueillis à la palette de la vie, un brin d’humour avec des pointes de double-sens parfois, des jongleries de mots, des textes, mot très prétentieux qui sont pourtant sans prétention, garanti authentique. J’ai parfois laissé la plume évacuer l’amertume, rarement le fiel, de toutes façons ces écrits là dorment ailleurs, dans des cahiers serrés ou dans les cendres tirées du foyer de la cheminée purgative. J’ai parfois laissé des morceaux d’histoires personnelles voire même très personnelles, avec des émotions et des accents dedans, car ici, tout ce dit « avé l’assent », mots embués car très personnels et intimes. J’ai écrit bien plus qu’ici, car de tout temps j’ai écrit en fait. Récemment, des cahiers aux pages jaunies, à l’écriture maladroite et vibrante, m’ont fait sourire de ces naïvetés d’enfant, des proses et des vers aux idées maladroitement alignées, des mots déjà lus parce qu’écrits, des yeux humides de se relire lorsque le costume d’enfant à laissé place au costume d’adulte.

Période d’enfance, belle et insouciante, surtout lorsque nous la regardons avec nos yeux d’adultes devenus, les soucis actuels gommant de la mémoire les soucis d’hier, la gomme tendre et efficace qui arrive à plus ou moins longue échéance à ranger au rayon du passé la passé pour ne garder à l’esprit qu’avenir et présent. Subtil équilibre des trois temps. Le passé est passé mais il n’est pas mort pour rien. Il a distillé des petits bouts de choses qu’on nome expériences dans les temps suivant, avant de s’effacer et de s’enfermer à double tour dans l’armoire des souvenirs. Le futur, beau et brillant, attire comme un joujou tout neuf, dont on ne sait rien, si ce n’est qu’on place ne lui beaucoup d’espoir, renforçant l’attrait et le désir de déjà le posséder. Le présent est cette période qui fait le lien entre les deux autres. Drôle de temps que le temps présent. Qu’on le laisse filer et il devient passé, qu’on le cultive avec soin et il naitra futur. Le présent est un cadeau et sa géométrie variable n’est jamais que sous notre contrôle. On peut faire comme si on ne le voyait pas, le laisser là, il dépérira sous nos yeux aveugles pour se fondre en passé, ce passé simple des choses oubliées. On peut se précipiter, le déballer, le capturer, l’étudier et le comprendre, essayer d’en saisir le sens, le saisir et en faire bien vite un passé comme un futur, affaire de goûts, affaire de ressentis, affaire de choix et de vies, de choix de vies. Et la ronde des temps poursuit son chemin, un à un les temps glissent d’un temps vers l’autre, le présent vers le passé, le passé vers les oubliettes, le présent aspirant le futur, le futur se changeant en présent, rien n’est mécanique, tout est magnifique dès lors qu’on sait observer le temps. Magnifique, dans l’enchainement des temps et la mise en place des périodes, pas nécessairement dans le contenu mais sans que cela soit nécessairement exclu, car la vie est ainsi faite, de belles et bonnes choses comme de mauvaises, avec qui plus est cette perception délicate et changeante suivant le vécu et l’émotion de chacun. Un jour présent et le lendemain devenu hier. Hier souriant et aujourd’hui riant, il pleut un jour, il fait bleu le lendemain, à quoi sert de vouloir tout lier tout le temps, à quoi sert de vouloir tout sertir sur un même ruban ? On ne serre pas les périodes de temps et de vies, comme on glisse les perles d’un collier sur le même fil. Un perle déplait et c’est tout le collier qu’il faut alors briser. Pourtant, l’éclat d’une perle se trouve renforcer par le choix de ses voisines, interactions voulues et non subies, nos vies sont limite pareilles, bien qu’il soit des choix voulus et d’autres imposés, c’est à nous de savoir ôter de nos mémoires les perles imparfaites qui en brisent l’harmonie.
Il n’y a point de leçons, point de conseils, simplement savoir qu’aujourd’hui est plus essentiel qu’hier, et bien moins que demain. Se focaliser sur demain pousse par manque d’espace le présent vers le passé, sans avoir pris la peine de l’ouvrir. Ne vivre que le présent peut-être dévoreur de futur. Fragile équilibre qu’ont ne sait équilibrer que si on est équilibré et si on fait le choix de l’équilibre. Dieu merci, chacun est maitre de sa vie et de son destin ! D’ailleurs, le destin ne s’écrit qu’en avançant, il n’est jamais écrit d’avance. Ici, pas de prompteur, juste une feuille blanche et de quoi la noircir. Ici c’est le présent, la plume empreinte d’hier et narratrice de futur et de présent. Valse à trois temps, valse de nos vies, c’est ainsi que nous écrivons nos vies, c’est aussi dans cette trilogie aux membres indissociables que j’écris ici. Des mots et des idées d’hier, d’aujourd’hui et de demain, sans que ce soient jamais les mêmes ni les mêmes alignements, car si la vie enchaine les temps de la valse, elle y introduit aussi des nouveaux pas qu’y nous font progresser. A condition de le vouloir. Toujours. Vouloir, c’est pouvoir. Non ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bien heureux que nous somes de pouvoir vouloir et faire de notre vie ce que nous en voulons et surtout ce que nous souhaitons en faire


bizz

belle amie