Provence....



Encore un de ces jolis ponts du mois de mai, mais encore faut-il faire le pont…. Ce ne fut pas un pont, non, plutôt un viaduc de ces jolis viaducs qui peuplent nos existences laborieuses et offrent sous formes de mini vacances ce qu’il convient comme respiration pour mieux poursuivre le long cours de nos activités. Quatre jours à gambader, ou plutôt à marcher, à randonner, à découvrir et parcourir les terres ne cette belle Provence qui depuis mes premières lectures, a peuplé et guidé mon imaginaire, par les récits d’Alphonse Daudet, Marcel Pagnol ou Jean Giono. L’occasion fut trop belle d’aller gravir ces chères collines, visiter ces garigues, respirer ces embruns au rythme de nos groupes de marcheurs. 4 jours de marche, de découvertes, de visites, d’émerveillements par des températures plutôt chaudes et à bon rythme, la forme est là, l’appétit de marche aussi. De part et d’autre de la belle cité phocéenne, les parcours proposés nous ont fait escalader les dentelles côtières tout comme l’emblématique Montagne Sainte Victoire.
Autant de lieux, autant de paysages qui de La Ciotat à Cassis, d’Aix-en-Provence à Carry-le-Rouet nous ont montré de bien belles facettes d’un très joli pays qu’il conviendra de revenir parcourir, à un autre rythme, en d’autre compagnie, sur les terres décrites si bien et si souvent lues, dans les quartiers de Marseille hauts en couleurs même dans les films noir et blanc de Marcel Pagnol. L’enfance est une pate à modeler, lentement pétrie par l’amour reçu, recevant les pressions et les impressions plus ou moins fortes des lectures et des films, des visites ou des découvertes, des histoires et des enseignements. En grandissant, cette pate sèche et garde empreinte ces marques savamment appliquées. Au-delà des rêves, au-delà des mots, nous nous formons à ces couches successives, nous en gardons des traces indélébiles qui bien malgré nous se révèlent et sortent d’on ne sait où. En longeant le vieux port à bord de notre bus, la vision surélevée et dégagée de toute attention conductrice scrute et cherche le fameux bar de la marine, prêt à apercevoir Raimu sortant en tablier, les manches retroussées, la casquette vissée sur la tête, tout comme dans les célèbres affiches de Dubout. Certes, l’endroit est bien plus fréquenté de ces choses roulantes et polluantes qu’alors, les pressions sont bien plus commerciales que moussante de houblon, mais l’intérêt pour la ville est là, la culture personnelle avide de retrouver ses repères dans ce décor réel. Le ferryboat est à quai, le successeur du valeureux Escartefigue a du en entendre des « coquins de sort », Marseille, méridionale et exubérante à l’excès, mais, peut-on le reprocher ? Certainement pas de ma part, mon sang sudiste coule bien plus fort dans mes veines, mon gout du terroir trouve ici une légitimité passionnée et passionnante, l’heure est à la découverte, première rencontre, avec déjà une très forte envie d’y revenir de façon plus intime et moins rapide.

Au-delà des souvenirs d’enfance, à la recherche du Garlaban, d’Aubagne et des villages perchés où résonnent dans de vieilles pierres, les accents du papet, les pleurs d’Ugolin, les pas de Regain, les parfums d’œillets, l’imagination fertile vagabonde, le regard cherche ce qui pourra le raccrocher à un déjà lu. Une autre fois, revenir, visiter, marcher, découvrir. Une autre fois sans la conduite du groupe, ce joyeux troupeau dont nous sommes tour à tour les berges, aidant la brebis fatiguée à gravir le sentier, la délestant de sons sac pour quelques mètres, rassurant les presque fatigués, taquinant les fiers marcheurs, se régalant aussi, il faut bien le dire, de former les successeurs, aux joies de la lecture de carte, aux maniements de la rondelle d’azimut, l’aiguille du nord bien rangée dans sa cabane. Quatre jours de convivialité, quatre jours de chaleurs presque étouffantes, quatre jours d’échappées dans cette belle Provence. Promis, j’y retournerai !

2 commentaires:

Anne a dit…

Ca donne envie !!!!

Anonyme a dit…

jolis mots jolies photos pour décricre de non moins jolis paysages

bizzz

belle amie