Il
n’est plus un instant de nos vies sans que nous subissions une quelconque
agression, qu’il s’agisse du verbe, des attitudes, des actes, la violence est
devenue le poison latent de notre société. Comment a-t-on pu s’éloigner autant
de notre humanité ? Pourquoi tant de haine ? L’autre n’est plus un
semblable mais un empêcheur, qu’il s’agisse d’avance tout comme de tourner en
rond et comme la violence grandit plus facilement sous la tutelle de sa copine
lâcheté, il est si facile de vociférer derrière un écran, derrière un volant,
derrière un pseudo, derrière un masque. Pourtant, il est si facile de
comprendre que cet irréel n’est pas le réel et mieux, qu’il n’apporte rien,
s’il semble défouler sur l’instant, il ne résout rien pas plus qu’il ne
résoudra jamais quoi que ce soit. La violence s’abreuve de violence, elle ne la
combat pas. Pire encore, les grands fauves sont sournois et cherchent la
victime la plus faible pour sortir leurs crocs.
Que
vous soyez dans un véhicule plus lent, vous voilà désigné l’élément faible du
troupeau, celui à abattre pour s’en repaitre et pour grandir vers l’élite de la
race. Exit vieilles voitures de ces temps immémoriaux où la puissance n’était
pas le premier argument de vente ni de choix, place aux maitres du volant,
confondant bien trop souvent volant de console de jeux avec volant de bombe à
retardement. Hélas, les crashs ne sont pas les mêmes… « Game over »
sans « extra ball » votre partie s’achèvera dans les larmes
familiales, et si la vie vous accorde sa grâce, vous voilà mobile sur quatre
roues bien différentes. Oui, penser à la vitesse n’est pas penser vite et ne
se fait qu’après lorsque les
conséquences s’expriment en cicatrices et drames familiaux.
Ecran
de verdure, haies savamment plantées pour s’y dissimuler, l’arme non pas au
poing mais à la bouche, mieux vaut gueuler, aboyer bien à l’abri que
d’affronter le regard de l’autre, ce miroir qui renvoi l’image vraie tellement
imbécile des propos agressifs à deux balles. Encore, mieux vaut ces deux
balles-là, certes elle ridiculise mais elle n’ôte ni la vie, ni la liberté.
Franchement, s’engueuler pour des broutilles, des dépassements de limites, des
bouts de bois en trop, des sons trop forts, c’est vraiment naze et cela flirte
avec la bas niveau. Tout comme il est aussi con de ne pas respecter les autres,
la liberté des uns s’arrêtent où commencent celles des autres, nos pays sont
trop réfugiés dans des lois hétéroclites pour que chacun n’y trouve une parade
à désobéir.
Ecran
naviguant sur le web, forum à la toque où d’obscurs écrivains aux langages
parfois tellement personnels qu’ils en deviennent illisibles même sous
perfusions de traducteurs logiciels s’en vont de leurs grincheux commentaires
apporter leurs vérités en des sujets non maitrisés. Pire, les actualités ne
sont que des bouts de sensationnels histoire de se vendre, d’attirer les
mouches du web tout en ne racontant rien de lié aux faits et surtout, à leurs
contextes, leurs causes, leurs causes historiques. C’est vrai qu’il faudrait du
temps, des moyens et de la documentation, mais au fond, cela serait tellement
plus utile et plus instructif….
Ecran
de fumée, vitres teintées, déplacements obscurs, nul ne sait qui tu es, chacun
s’abreuve de ta vérité, celle que tu distilles à coup de vérités mises en images,
antidatées dans leurs partages, tu me crois ici mais je n’y suis pas, je te dis
où je suis mais en fait c’est où j’étais…. Chaque système a ses limites,
celui-ci possède son propre bracelet électronique, un suivi à la trace fait
d’une portabilité de relais en relais de tous ces objets connectés peuplant nos
grandes solitudes : smartphones, montres, tablettes, lunettes, GPS, et
autres raffinements tellement tendances. Une trace rendant le piquant bien amer
du coup, il est si simple d’employer la vérité, pourquoi diantre s’en aller se
la compliquer ?
Tout
ceci n’est que fausse domination, ces modes dissimulés et agressifs ne
conduisent qu’à se perdre soi bien plus que de perdre les autres, au final, en
bâtissant son armure de guerre, on s’isole du vrai et des relations vraies, de
l’humain et de l’humanité. Une forme d’exclusion, encore faut-il en faire le
choix, c'est-à-dire envisager les conséquences pour le choisir pleinement,
privilégier l’adulte à l’enfant, l’être au paraitre, tel est le mal être… Désolant.
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