Page blanche

Page blanche.
Froide, vide, vide de sens.
Terrain de jeux pour les mots,
Jeux de mots en dérisions
Sans raison.

Sans raison ou à tort,
Angoissante page blanche,
Il est temps de te graver
Du sceau de l’encrier
De ces mots tracés.

A raison ou à tort,
Les mots glissent et garnissent
Ton blanc linceul.
Tu succombes et tu tombes
A jamais ton deuil.

Ligne à ligne, les mots viennent
L’angoisse pourtant demeure

Exercice de style
Où le stylo pose
Mot à mot sa prose
A l’encre indélébile
Que rien n’oppose
Pas même un cil

Texte libre et non ustensile
De cours ou de détour
Tant que viendront les idées
Les mots seront pleins et liés
La feuille blanche sera velours
Une page dans la pile

Que n’ai-je aimé souffrir de cette angoisse
Dans ces heures où vierge tu demeuras
Heures longues de point d’inspiration, la poisse,
De toi me serais-je éloigné, toi restant sur le tas

Mais non, le mal ronge et découpe
Le blanc livide de ta face, face à moi
Y poser mes mots est une entourloupe
Effacer ta pâleur, à mots couverts, soit.

Page blanche, froide, vide, si vide de sens
Page blanche, vide, bientôt tu ne l’est plus,
Quelques mots t’ont comblée avec bon sens
Ni griffure, ni rature, rien de superflu

Lorsqu’arrive le fameux point à la ligne
Lorsque ce point ne peut plus en appeler
A une nouvelle ligne pour s’y associer
L’angoisse s’en va avec cette dernière ligne

Vite, une autre feuille !










1 commentaire:

Fabienne a dit…

Les tous premiers mots, pensés puis écrits, et déjà cette page n'est plus blanche immaculée.
Et si les couleurs se déclinaient aussi en blanc et noir.
Persiste cette magie de la vie dans toutes les couleurs que je veux voir.