Les
mots sont des armes qui désarment où parfois blessent et tuent, mais ils ne
sont pas les seuls responsables, nos modes de communication sont ainsi faits
que chaque mot se trouve couché sur le papier ou l’écran recouvert d’une
multitude de couches de sens, de non-sens et d’incompréhensions. Ainsi il est
plus aisé d’échanger de vive voix, mieux encore, de visu et de vive voix, au
moins les yeux, les visages traduisent des tas de synonymes s’ajoutant à la
couleur des accents pour parfaire la transmission.
Les
mots sont des jouets lorsque utilisés à bon escient ils vont et viennent dans
les phrases, ils changent de place sous les jongles d’un joueur conducteur de
travaux écrits, ils osent se métamorphoser en sons et se prendre aux jeux des
échos, des homonymes, des synonymes, il y a du mariage pour tous dans l’air,
les phrases écrites en sons prennent un drôle d’air et tant pis si la lecture
trop rapide s’y perd.
Les
mots sont dociles, mais aussi joueurs. Parfois on les cherche, le temps de les
voir en pensées, les voilà déjà reparti en cache-cache, à croire que parfois
ils sont cache nés voire nés cachés, chose qui complique lorsqu’on les a sur le
bout de langue. Cela dit, à trop en perdre ainsi, on finit vite par se
retrouver avec une langue chargée.
Les
mots sont des mobiles, ils tournent au-dessus de nos têtes, parfois immobiles,
parfois rapides, parfois ils tombent, venant troubler le sens d’un phrase et de
là, briser le sens premier de quelques lignes tracées à la hâte non pas de ces
lignes blanches conduisant dans l’enfer des paradis artificiels, non, plutôt
des lignes bleues sur une page blanche, venant telles une armée de vagues apporter un moment de bonheur dans
un quotidien.
Les
mots sont des mobiles à écrire, et peut-être plus tard deviendront-ils des
mobiles à dire, en attendant d’être un jour des mobiles à lire. Les mots sont
comme ça, même si parfois on les préfère autrement mais vraiment si le mot
autre ment comment pourrait-on croire à d’autres vérités ?
Les
mots sont des amis, ils viennent à l’improviste, s’installe, prennent leurs
aises, puis peu à peu colonise toute la place, et nous, oubliant les choses que
l’on avait à écrire, tout heureux de cette visite impromptue, nous voilà
accaparé à tresser des pleins et des déliés pour mieux les enlacer, pour mieux
les retenir, pour mieux les accueillir. Jusqu’à ce qu’ils repartent…
Les
mots sont troublant, jamais trop blanc, d’ailleurs un blanc dans un texte n’est
pas un mot, c’un silence qui s’exprime, un trou dans la rime, une jolie rime à
fleur fraichement cueillie le matin même et qui se trouve orpheline, il n’est
jamais facile de bien s’accorder avec le blanc.
Les
mots sont et par ce simple fait, ils sont émotions. Que serions-nous sans les
mots ? S’il n’y avait pas les mots,
j’aurais déjà fini mon texte, un texte vide de sens, sans mot, sans son, tout
en silence, et vous, vous auriez déjà achevé la lecture, et peut-être même qu’à
la place d’un sourire esquissé, vous auriez haussé les épaules, ce qui n’est
pas très gracieux ni même bon pour le dos, et peut-être auriez-vous dit
« mais de qui se moque-t-on ? » si tant est que l’on se moque
comme on dit à London, ceci, je m’en excuse, n’étant que pour faire un bon
mot….
Les
mots sont bons, et même doublement bons, ils sont des bonbons, des friandises
tantôt acidulées, tantôt rafraichissantes, tantôt piquantes, mais toujours un
délice, un plaisir qui n’est pas que solitaire, non, un plaisir à offrir et
pour cela, moi je dis « merci les mots ! »
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