Un peu de lumière

Soleil, astre de lumière nécessaire à notre bien être, notre mieux être, qu’il est bon de profiter de ces jours qui commencent à rallonger fortement sous cette lumière éclatante. De quoi reprendre des couleurs, sans jeu de mots, ou si peu, je ne pourrais me renier cela dit, de quoi reprendre aussi goût à la vie, la vraie, que ce soit au travers des activités saisonnières et extérieures, ou bien encore de ballade à la découverte des charmes de mère nature, si changeant, si apaisant, si troublant de richesse et de simplicité dans les moindres instants du long défilé du temps. Travaux de tailles, gestion de l’espace, nouvelle organisation du terrain, c’est l’ébauche et la première couche, la première touche de ces tableaux qui au fil des saisons grandira, s’épaissira, prendra des contrastes et des tonalités différentes, dessinera demain ce que l’esprit d’hier ne serait voir. Telle est la vie, réelle. Un pause du virtuel, ou plutôt, la fin, la mort du virtuel, car en même temps le ménage opère, les liens authentiquement faux se détruisent, l’espace s’agrandit et se vide pour mieux s’ouvrir au monde, au vrai, aux dialogues, aux partages, le temps d’un verre, d’un café, d’un bowling, d’un restaurant, d’un cinéma, d’une sortie à pied, en vélo, en roller ou en auto, et même plus si affinités. Tel est le monde, mon monde désormais, ras le bol des poke et de piques, des proses qui s’opposent, je préfère la joute des mots dans le plus bel écrin qu’il soit : le réel. Ecrin plutôt qu’écran, la richesse nait de la diversité, de l’échange et du partage, le monde se nourrit de pause et la vie s’accélère au rythme des pauses. Il n’y a rien à attendre mais tout à vivre, et ça fait du bien. On grandit et on apprend à tout âge, à condition de le vouloir, bien sûr, et ce sont les expériences de la vie qui forge notre métal avant de forger le mental.

Confucius disait « l’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru ». Phrase à sens multiples, comme souvent. Pour moi, c’est l’expérience acquise qui permet de comprendre ses errements du passé, d’y trouver un sens et d’en faire une force, mais qui ne suffit pas à avancer, chaque pas, chaque jour nécessite d’y trouver sa lumière, d’y réfléchir, mais surtout d’être. L’essentiel est devant, l’essentiel est l’inconnu, le plus beau des jours n’est pas éléments du passé mais jour à venir. Le commendatore Enzo Ferrari répondait toujours à la sempiternelle question des journalistes automobiles du monde entier « Quelle est votre œuvre préférée ? » pour connaitre lequel des bolides qui nourrissent les fantasmes des tifosi depuis que le cheval se cabre, par la plus belle des réponses : « la prochaine ». Visionnaire, esthète, loin de la machine à copier les formes et les techniques, il se projetait toujours vers demain, vers la nouvelle reine du bitume, celle dont le cavalino rampante et la fameuse grille du levier de vitesse seront les seuls liens au passé. Preuve supplémentaires, la maison Ferrari ne possède pas de musée, par contre, elle sut aider quelques passionnés de la marque à faire vivre le fabuleux héritage rosso corso. Ainsi le mas du Clos en France a pu recevoir plans ou même carrelage spécifiquement siglé, de quoi enrichir la passion.

Passion, voilà le moteur de la vie. Peut-on vivre sans passion ? Peut-on aimer sans passion ? Bien sûr il y a des vies où la raison prend le pas sur la passion, bien sur il y a des raisons qui sont nées de passion, mais au départ, il y eut passion, et même, dès l’enfance, une passion nourrit la richesse et l’enrichissement. Un enfant qui se prend de passion pour un sujet, quel qu’il soit, comme par exemple les dinosaures, ou même le foot (cessez de grincer des dents, ça devient tendance), fera des progrès bien au-delà des espérances, si on lui donne les moyens de chercher, de lire, de construire sa passion, au travers de documentaires, de jeux, de magazines, de collection, il y puisera la force et trouvera l’envie d’effectuer un travail qui serait insipide sans cela. Bien sur, au bout de cela, il n’y aura qu’un paléontologue ou qu’un footballeur célèbre sur des millions d’enfants, mais la connaissance acquise des méthodes de travail, la recherche de moyens pour atteindre son but, auront forgé le futur adulte et l’auront instruit bien plus encore que le sujet premier. La passion est source de richesse, et je ne parle pas des reventes des collections de voitures miniatures passionnément accumulées pour se référer au passé récent d’une certaine prose.

Réalité, expérience, passion, quelques unes des graines reçues qui germèrent et donnèrent un sens et une direction à la vie. Je pourrai en ajouter d’autres, et l’image d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, le but n’est pas de la décrire plus belle que sa précédente, mais plutôt de s’y sentir bien, mieux, apaisé. Apaisement, oui, tel est le mot qui sied le plus, une sorte de pause, une vraie place, la mienne aujourd’hui. Demain sera un autre jour, tout comme hier est mort. Respiration, relaxation, bienfait aussi de gouter aux joies d’être en paix, et bienfait encore plus grand de partager cela. Cela ne veut pas dire sans combats à mener, sans colères ou sans sentiments, bons ou mauvais, cela veut juste dire combien je comprends le chemin parcouru, combien je goute aux plaisirs simples de la vie. Toute émotion perçue est source de bienfait, le rire comme la larme, tout est explosion et richesse, à quoi sert de rester impassible sinon à s’enfermer dans une armure qui deviendra linceul ?

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