Amour et haine

Amour et haine, sentiments opposés mais pourtant sentiments frères, car l’un et l’autre sont un lien serré entres deux êtres, entre deux mondes. On ne remplace pas l’amour par la haine, cette ancre qui rattache à l’être maudit, bloquant toute fuite vers soi, toute progression, empêche le détachement et l’abandon, l’oubli et l’effacement, et par là-même, la reconstruction.

Je conçois que l’amour soit un lien, dont le but est d’unir, de resserrer et de rapprocher le destin de deux êtres, cela ne veut pas dire qu’il empêche la progression, bien au contraire, combien de grandes et belles choses sont faites par amour ? L’amour, c’est ce lien qui guide la fragile tige le long du tuteur pour qu’elle progresse vers la lumière, s’abreuve de photons et émettent les plus beaux des bourgeons, les plus belles des feuilles, transforme une modeste pousse en la plus belle des plantes. La frêle tige, c’est l’union de deux être, le tuteur c’est la foi en demain et la foi en l’amour, les petits liens ce sont toutes ces démonstrations d’amour qui viennent jour après jour, sans que nécessairement les jours en soient successifs, rapprocher l’union qui sans cela restera toujours fragile de la foi nécessaire à l’épanouissement. Il n’y a pas de modèles, il n’y a pas de règles pour poser ces liens, ni de méthodes, ni de taille à respecter, juste ouvrir son cœur, poser son esprit sur l’envie d’être et l’envie de tout mettre en œuvre pour que progresse l’union. Chaque petit geste, chaque petit mot, chaque offrande est un cadeau qui fait chavirer le cœur et humidifie les yeux, donne ce petit coup d’adrénaline qui donne l’énergie et le courage même dans les jours les plus gris. Un message, une carte, un dessin, une fleur, un sourire, un compliment qui n’en est pas un puisque ce n’est qu’évidence portée par l’amour sur le devant d’une scène trop étriquée. Ce n’est pas la valeur des cadeaux qu’on offre qui déterminent la valeur du cadeau pour celui qui le reçoit. L’amour ne s’achète pas, pas plus que l’amitié, sa sœur presque jumelle tant les sentiments sont proches. Donner et recevoir, pas si simple mais à apprendre pour ne pas gouter aux passés simples, ces fruits amers poussés le long des tiges près des quelles on est simplement passé. Soyez vous-mêmes, et laisser vous porter par les sentiments, sans ne rien calculer, sans réfléchir aux préceptes imbéciles que l’éducation et nos cultures occidentales nous inculquent depuis les plus tendres contes et histoires.

A quoi sert l’a haine sinon à haïr ? A se raccrocher à l’arbre des souvenirs, à revivre son passé, à le vouloir changer au lieu de l’enterrer pour mieux vivre son présent et construire son avenir. Haïr, c’est aimer à l’envers, c’est surtout, oublier de s’aimer, car la moindre des choses, c’est de s’occuper de soi, de se donner du temps et donc, de cesser d’en perdre en combats inutiles, celui de la haine amoureuse en reste le pire. Oui on peut haïr un régime, une dictature, des atrocités, mais c’est pour mieux aimer le monde, l’aider à grandir, corriger ces travers du passé, donner son énergie à avancer. Haïr un ex personnage de sa vie, c’est lui donner de l’importance qu’il ne mérite pas d’avoir dans la vie présente, c’est oublier qu’on marche le regard au loin pour guider sa route, qu’à tourner trop fréquemment la tête, on finira par se prendre le mur. C’est la même chose pour la perte d’un être cher. Une ancienne vie, ou une vie qui n’est plus, ce sont autant de fantômes qui hantent de trop l’esprit pour que celui-ci voyage vers ses horizons nouveaux. Il y a à chaque fois un travail de deuil, un temps nécessaire à l’oubli, au classement des choses, à l’enfouissement, un trou à creuser pour enterrer les souvenirs et une terre à niveler pour y semer les plus belles fleurs d’espérance sans que les ombres du passé ne viennent en troubler la croissance. Nous ne sommes pas des robots, chacun d’entre nous est unique, il croit et il croit, il grandit et il a ses croyances, il commet ses erreurs, il progresse surtout et malgré tout à sa propre vitesse. Il faut du temps au temps, et comme le temps reste précieux, ne le gaspillons pas en d’inutiles combats, fermons bien vite le coffre aux souvenirs, quittons le grenier et allons profiter bien vite du temps radieux qu’il fait dehors….

La chasse aux fantômes n’est pas la course à la vie, libérons nos esprits pour que nos cœurs et nos corps s’allègent et retrouver cette légèreté que l’enfance nous renvoie comme un regret du passé, cette période de vie ou nos cœurs purs n’étaient pas encore encrassés par toutes les vicissitudes ne nos apprentissages aux amours de nos vies. Rien n’est jamais simple et pour paraphraser Louis Aragon et la mise en musique de Georges Brassens, « rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur, et quand il croit ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix, et quand il croit serrer son bonheur il le broie, sa vie est un étrange et douloureux divorce, Il n'y a pas d'amour heureux » Je dirais même, il n’y a que des amours à vivre, à construire et à entretenir pour construire son bonheur, et être heureux sans désamour. Ce n’est pas l’amour qui doit être heureux, mais les protagonistes et cela est un travail à temps plein qui nécessite d’être libérés et détachés du passé. Il faut du temps, et comme disait Georges Brassens encore : « le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con » mais cela n’empêche pas d’avoir envie d’avancer, ni d’avancer…. Il me fallait bien un sourire pour terminer, et vous souhaiter bien sûr, la plus belle des journées, celle qui ouvre la longue balade de la vie, votre vie… Allégez-vous, le chemin est long et doit se faire sans souffrance pour en profiter pleinement.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Proverbe....

"Un amour commence à exister quand chacun offre à l'autre le fond de ses pensées, les secrets les plus verrouillés. Sinon, ce n'est pas de l'amour, c'est de l'échange de peaux, de désir immédiat."

L'auvergnate