Comme beaucoup

Comme beaucoup j’ai longtemps couru après des chimères, ces filles belles mais légères qui s’envolent dès votre approche.

Comme beaucoup j’ai rêvé d’utopies, de ces mondes qui ne sont qu’irréels, de ces vies qui ne sont que trop dorées.

Comme beaucoup, je me suis ramassé, plus d’une fois, avec des bleus, ceux à l’âme faisant plus de mal que ceux aux corps, preuve de notre irréalisme parfois.

Comme beaucoup, j’ai soigné mes plaies par des mauvais emplâtres, des mauvaises médecines, mes mauvais alcools.

Comme beaucoup, à un moment trop usé, fatigué et las d’être las et d’en être là, j’ai choisi d’écrire le mot fin sur un semblant de vie.

Comme beaucoup, ce non choix fut un non choix, le choix du non est devenu un choix, non ? Erreur non funeste puisque là. Comprenne qui pourra.

Comme beaucoup, j’ai su m’entourer, de monde et de beaux mondes, j’ai plongé mes lèvres dans ces coupes de virtualité, j’ai plongé non pas à mon corps défendant dans des missions inutiles.

Comme beaucoup, j’ai cru soigner le mal par le bien, et en mauvais médecin j’ai soigné le mal par le mal, à dose homéopathique, qui sans creuser le trou d’une quelconque sécu, on creuser mon propre trou, abime profonde ou plonge l’existence.

Comme beaucoup, en se vouant à de mauvais seins j’ai perdu le sens de ma vie, j’ai chercher la lumière jusqu’aux saints des saints, j’ai oublié de vivre sain.

Comme beaucoup, j’ai connu la brulure des larmes sèches, celles qui incendient vos yeux devenus trop secs d’avoir usé leur quota de drame.

Comme beaucoup, parce que je ne suis pas le seul, parce que nous ne sommes pas si différent, parce que si la vie sourit à un instant on oublie trop souvent qu’hier on a pleuré.

Comme beaucoup, parce que je ne suis pas le seul à avoir eu plus envie de vivre que de rester sur une mauvaise fin, j’ai humé l’air nouveau, j’ai senti le feu de l’oxygène dans mes poumons desséchés.

Comme beaucoup, enfin, je suis ici, et je me souviens des marches du grand escalier de ma vie, oh ! Non pas de toutes, mais des quelques paliers, des sourires que j’ai croisé, des sourires que je ne croiserait plus si ce n’est dans mes rêves étranges et rassurant parce que je sais qu’à travers eux je les vis, et ces marches, et ces sourires, et ces paliers m’ont amené ici et ici je suis.

Comme beaucoup, je vis avec mes croyances en demain, avec mes espérances, avec des étapes à franchir, des problèmes à résoudre, des devinettes et du temps à donner au temps.

Comme beaucoup, la gomme a œuvré, le stylo a dansé sur le papier incrédule qui pullule au gré des mots sans avoir besoin de maux pour écrire.

Comme beaucoup….. Oui, comme beaucoup ! Je le sais, et je sais au travers des destins croisés, des discussions vraies échangées combien les choses sont partagées, sont vécues et ressenties sur des modes parfois si différents.

Comme beaucoup…

On peut être grave et devenir léger. On peut croire et devenir incrédule. On peut être et ne plus être du tout, c’est bien là la magie de nos vies. Peu m’importe ce que la discussion m’offre, sujet d’actualité, prévision météorologique ou résultats sportifs, ce n’est pas cela qui me fera prendre un parapluie ou acheter le dernier maillot à la mode, par contre, le simple fait de se poser, de parler, d’écouter, d’entendre, de bien vouloir comprendre, de partager cela faisant un repas, un verre ou une tasse, telle est la richesse que la vie m’offre vraiment. J’adore !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et comme beaucoup, tu réapprends à vivre. Comprendre enfin que les choses les plus simples sont les meilleures, qu'être soi-même est le seul moyen d'aimer et d'être aimer.

L'auvergnate