Vivants

Et l’homme apprend chaque jour qu’il veut apprendre, et la vie lui donne en chaque instant l’occasion de se prouver d’être vivant, de se prouver qu’être vivant n’est pas une souffrance mais source de joie, à condition de le vouloir et de bien vouloir poser son regard par delà l’horizon. Ne jamais perdre de vue que tout n’est que temporaire sur cette planète, le bon comme le moins bon, le dur comme le moins dur, rien n’est jamais acquis, rien n’est jamais perdu, il faut garder sa raison et savoir entretenir le bon, ne pas sombrer dans le moins bon, comprendre que chaque épreuve, chaque échec est une marche qui nous élève vers une vie meilleure. On peut être roi un jour, puis tout perdre le lendemain. On peut se retrouver tout en bas, et donner l’impulsion nécessaire à sa vie pour retrouver la surface, l’air pur, l’oxygène qui manque tant dans ces bas-fonds. On se souvient bien plus des mauvaises passes que des bonnes, on cultive ainsi le goût de l’échec, et à force de regarder le fossé on y plonge tout droit. Tout comme dans n’importe quel sport de glisse, ou conduite sur route verglacée, c’est notre regard qui nous dirige et nous donne la trajectoire. Regardons vers le haut, vers le meilleur et le meilleur viendra, ne pas se laisser aller à la facilité du désespoir, mais choisir d’être moteur de sa vie. A titre personnel, je pourrais en dire des trahisons, des coup de poignards, sentimentaux, amicaux, professionnels, mais chacun de ceux-ci ne m’ont donné que l’occasion de rebondir et de grandir. Tout comme la devise de certains cadrans solaires, je pourrai dire : « toutes blessent, mai seule la dernière tue ».

Bien sur, les blessures font mal et font souffrir, mais si l’on veut bien apprendre à les analyser, si l’on veut bien chercher à comprendre, on y trouve la force de digérer, d’avancer et de construire sa propre vie. Comment peut-on comprendre qu’on ne peut pas gagner au loto deux fois de suite et en même temps, croire qu’un échec subit sera suivi d’un nouvel échec ? Il n’y a pas de loi des séries, il n’y a que rapprochement de l’esprit entre événements auxquels on trouve une similitude. C’est notre déformation humaine ou animale, qui veut tout classer, grouper, étiqueter, cette volonté d’ordre qui donne les œillères et nous empêche de voir le monde tel qu’il est, parce qu’on préfère imaginer les choses plutôt que de les vivre. A trop vouloir plaire, on fuit sa réalité, on s’enferme tout seul dans des rôles, dans une vie qui n’est pas notre, dans un tour d’ivoire qui devient prison, et l’on meurt en désespérant que les choses auxquelles on a fermé la porte arrivent enfin jusqu’à nous. On ne peut pas gagner au loto sans jouer, on ne peut pas vivre sa vie sans être soi. On ne va pas vers l’autres parce qu’on ne se sent pas assez bien pour lui, on bafoue l’amitié, l’amour, l’humain, chaque fois, on rajoute une brique à son mur d’isolement. Que serait le monde sans le verbe ? Que serait l’échange sans l’opposition ? Que serait le toi sans le moi ? Que serait la vie sans la vie ? bien sur, c’est facile à écrire, bien sur c’est facile à lire, et bien sur ça parait si compliqué à mettre en œuvre, mais bon sang, qu’avez-vous donc à perdre ? Votre crédibilité ? Faire croire donne des ailes mais fait tomber de plus haut ! Cessons les « si j’avais su », construisons nos vies au lieu de les rêver, soyons moteur et acteur de nous-mêmes, ne laissons pas un soi-disant hasard bien faire les choses. J’en ai assez de ce monde de faux, faux-semblants, faux-frères, fausses amitiés, faux amours, autant de faux qui fauchent nos vies au lieu de les faire grandir. Qu’importe hier ,c’est d’aujourd’hui qu’il s’agit, de demain qu’il faudra apprendre à vivre et à aimer, mais au final, c’est si bon, si rassurant et si facile….

Les contes de fées ne prennent leur sens qu’à la fin de l’histoire, on peut effectivement choisir de vivre sa vie, de la rêver ou bien encore de se résigner. Entre le blanc neutre, le noir dérangeant, et les couleurs de l’arc en ciel, je préfère de loin vivre dans un monde coloré, retrouver ma poignée d’amis tellement vrais plutôt que la multitude de sourires tant carnassiers. Rien n’est facile, mais entre deux difficultés, je choisi celle où je suis moi. Exit les paillettes, le clinquant de pacotille, la vie n’a pas besoin de fard pour être belle, un sourire suffit à éclairer la journée, un échange, un partage, un verre offert, un texte écouté, une musique qui habille les mots sans les travestir. Le chemin vers soi et peut-être le plus long, mais il ouvre la voie à tellement d’autres, tous plus forts les uns que les autres, tous propices à mettre en lumière sa vie, il ne faut pas avoir peur de prendre un coup de soleil si l’on veut vivre, il faut au contraire s’inquiéter de l’ombre et pire que tout, des fausses lueurs, des faux phares qui ne sont qu’amer à la dérive, écueils prêt à déchirer les coques de navigateurs trop confiant et bien peu réaliste, mais une nouvelle fois, c’est dans l’échec qu’on apprend, plus durablement que dans le succès trop facile. Non, nous ne sommes pas à part, nous avons juste perdu le sens des choses, de certaines valeurs, de notre propre confiance. Tôt ou tard, la surprise est de taille, ne cessons pas de croire en demain, cela serait une condamnation par contumace, un croix sur une vie, une dérive vers notre abime, un refus de vivre.

Levons-nous et vivons, c’est bon d’être vivant, ne l’oublions jamais, ce n’est hélas pas une bonheur illimité.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

vivre vivre et être soi rien de plus simple et complique à la fois

bizz de la grenouille

Anonyme a dit…

On peut rêver d'une vie, choisir d'en vivre une autre et tout vient à point a qui sait attendre pour que le rêve devienne réalité

Biz, la licorne

Anonyme a dit…

Tellement vrai Je me reconnais un peu dans ce texte Une belle leçon A méditer !!!
;-)