Combats

Voilà que l’ombre des nuages vient encore planer sur les jours bleus. Terrible annonce, résultats d’un contrôle devenu pourtant de routine, la maladie est revenue. Malgré la greffe, malgré les étapes franchies une à une, malgré l’état de forme apparent, elle est là, tapie, sournoise, dévorant de son mieux ce corps remis à neuf par succession de soins, un long parcours, démarré un 17 février 2009, chimio, rayons, soins, repos, greffe un 27 aout 2009, puis la lente remontée, les instants partagés, les premières marches, petites randonnées dans ces coins tant aimés, ces instants d’amitiés où l’amitié est bien plus qu’amicale, et le retour dans le monde professionnel, il y a si peu, en septembre. Mais voilà, il suffit d’n ne sait quoi et tout replonge, et tout recommence, comme dans un mauvais rêve, la chimio, l’hôpital, nouvelle greffe, nouvelles étapes, nouveaux combats. Mais nous vaincrons, quoi qu’il en soit.

Pas un jour sans que le crabe ne ronge un pan de nos amitiés, nos collègues, nos familles. Quel terrible fléau ou plutôt, quels terribles fléaux. Ras le bol d’entendre un nouveau combat à mener, ras le bol de ces sournoises attaques parmi mes proches, et les proches de mes proches. Ras le bol de voir que des petits bouts ne sont pas non plus épargnés, ras le bol de notre impuissance devant tout cela. Mais à travers ces lignes amères mais non résignées, je tiens à adresser le plus grand merci, la plus grande sympathie à toutes ces blouses blanches ou vertes, à ce corps dit médical qui s’occupent de ces corps mal en point, de ces âmes en peine qui cherchent le souffle de leur victoire dans les sourires de ce personnel dévoué. On apprend aussi par cela, on relativise, pour peu qu’on veut bien oublier l’armure qui serre notre cœur, pour peu que la cuirasse tombe, et qu’on veuille bien comprendre que notre nombril n’est rien si le cœur derrière ne bat plus.

Soyons humain bordel !

Qu’attend-t-on ?

Des larmes de tristesses ? Des regrets ? De s’en vouloir parce qu’hier nous n’avions pas le temps ?

Putain, c’est quoi ce monde ? On préfère pleurer que de rire ? On préfère différer plutôt qu’agir ? C’est donc ça la vie ?

Qui dirige notre vie sinon nous-mêmes ?

Qui peut préférer espérer plutôt que vivre ?

Je n’ai pas la force d’écrire plus, je ne suis qu’un être inhumain qui a différé bien des choses dans sa vie, mais ce que je sais, c’est que je sature de ces ignominies, et que je souhaite à chacun de réussir son combat, de nous retrouver bien vite pour passer de vrais moments de vraie vie.

Profitez donc de votre bonne santé et ouvrez vos yeux au monde, sans attendre.

D.

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