En route vers l'été

Début de vacances, fin d’année scolaire, tout l’art des transitions réside dans l’antagonisme de ces deux choses pourtant si liées. Partir d’un endroit, partir vers l’autre, cesser un mode de fonctionnement pour plonger dans un autre. Une année écoulée dans la grande comptabilité scolaire qui va ainsi de septembre en juillet, une année en cours d’un point de vue civil puisque démarrée en janvier pour s’achever en décembre, une année en cours pour les congés d’entreprise puisque là, c’est de juin à mai qu’on compte….. Allez donc vous y retrouver dans tout ce joyeux tintamarre de dates ! Avons-nous développé aussi fort l’art de la complication pour gérer des calendriers aussi divergeant ? Quoi qu’il en soit, nous sommes au premier nœud crucial de l’été, celui qui va voir s’en aller sur les routes de France, les joyeux juilletistes en quête de congés bien mérités, les usés du boulot en quêtes d’un week-end ensoleillé, les électrons libres qui décident au moment de l’endroit où se poseront les valises, le temps d’un jour, d’un week-end, voire de plus. Du monde sur les routes, du monde au bord des routes, joyeux photographes qui de leurs jumelles performantes vous voient arriver bien avant que vous ne les aperceviez, bon, ok, faut aussi dure qu’ils aiment trop l’anonymat et préfèrent l’ombre d’un pilier de pont quand ce n’est pas l’intérieur d’une camionnette de la DDE…. Point d’exagération là dedans, juste du vécu, reçu de source sûre et hautement amicale par des moyens photographiques exercés sur une double voie ariégeoise où de faux travaux se déguisaient en rouleaux d’euros à gogo….. Un autre piège, dès lundi, toutes les rocades, bout d’autoroutes et autres doubles voies donnant accès au périphérique toulousain, se trouveront, par effet de contagion, limité à 90km/h pour les autos et les motos, et à 80km/h pour les camions. Sachant, qu’un dépassement en toute sécurité ne peut se faire qu’avec un écart de 20km/h, mesurons ensemble la difficulté de l’exercice, sachant de plus, qu’un brave radar de type automatique ne mesurer que la vitesse sans en distinguer le véhicule, ce qui revient à dire, que chacun usera de son 90km/h, équitablement réparti entre un 100 à 120 km/h hors zone de radar, et un bon 70 à péniblement 80km/h devant les jolies boites grises et flashy. L’art de la démesure ou l’art de la mesure ? La vitesse tue, mais bien plus que la vitesse, c’est la non maitrise du véhicule, sans parler d’autres facteurs pouvant altérer le bon fonctionnement du conducteur pilote sis au volant. Fatigue, alcool, tabacs, et autres fumettes sont responsables de bien des erreurs d’appréciations qui pourraient s’avérer de risibles si elles n’allaient finir leurs courses sur d’innocentes victimes. Limiter la vitesse est une solution, est-ce la bonne ? A chacun son point de vue. La vitesse, sauf inconscience, nécessite sens en alerte et vigilance. La limite à 90km/h dans nos autos hyper confortables, représente une source potentielle d’endormissement et d’absence de réaction. Je ne fais pas le plaidoyer de la vitesse, loin de là. Je constate simplement par usage plus ou moins régulier desdites voiries, l’impression de lassitude et de relâchement de l’attention ressentie. Un intérêt alors ? Oui, la pollution et la consommation. Rouler vite coute cher, à la planète, au porte-monnaie, et à la vie, par des séquelles éventuelles causées par des arrêts brutaux.

En résumé, c’est l’été, levons le pied. Même si le paysage semble anodin et bien fade à trop le parcourir chaque jour, il convient de rester concentré sur la conduite, la sienne et celles des autres, pour tous véhicules, car les beaux jours incitent bon nombre de conducteurs à s’essayer aux deux roues, ce qui dans la jungle du périphérique ne s’improvise pas…. Scooter ou moto, 125 en tout genre, c’est sans protection qu’on goutte ainsi aux joies des faufilages, jusqu’à oublier qu’on est une proie facile pour le moindre pare-chocs. Sans compter la maitrise de ces engins nécessitant un apprentissage et qui ferait mieux d’être soumis à licence après passage dans une scooter-école, plutôt que librement autorisée sous réserve d’un permis délivré il y a tant d’année…. Piétons et cyclistes sont-ils mieux lotis ? Certes pas, là encore, les mauvaises habitudes, la sensation de liberté que procure la chaleur et les beaux jours ne doivent pas faire oublier les règles élémentaires de prudence sans oublier notre ô combien célèbre code de la route et ses passages protégés….

Pas de quoi plomber le moral, juste que, comme dans la vie de tous les jours, notre liberté s’arrête où commencent celles des autres, et que la vie n’a pas de prix, alors, mieux vaut prévenir que guérir, et un homme averti en valant deux, vous voilà désormais encore plus nombreux sur la route des vacances. Vacances ? Oui, bientôt, très bientôt…. Avec aussi de bons week-ends préparatoires à s’en aller parcourir notre beau pays dans ses grandes diagonales, sans oublier d’autres contrées plus lointaines et encore plus réchauffées….. Mais ça, c’est encore d’autres histoires, d’autres mots, d’autres phrases pour d’autres textes…. D’ici là, portez-vous bien, bonnes vacances aux juilletistes, bon courage aux autres, et ‘oubliez pas que la vie n’a pas de prix, qu’il vaut mieux pleurer d’arriver trop tard que de pleurer ceux qui ne sont jamais arrivés. Vivre et profiter de la vie, qu’y a t-il de mieux ?

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