billet d'humeur

Rupture. Un mot cassant, un mot blessant, un état pesant. Lourd de sens et de conséquences, lourd au point de briser des liens qui paraissaient jusque là tissés et tendus, fiables et indéfectibles.

Usure. Chaque petit coup de scie, même minime finissent par user la corde au point de la faire rompre, craquant sous le poids des conséquences, détachant se qui paraissait si lié.

Fêlure. Impact gravé dans les chairs d’un coup reçu et non attendu. Des coups qui font mal et qui finissent par faire mal. Parfois, à trop fêler, on en vient à rompre.

Drôle de démarrage pour la prose du jour…. Drôle ? Non, à moins d’avoir l’humour caustique et non encaustique, car question cirage de pompe, ce n’est pas par ici qu’il faille pomper. Des mots aux sens lourds, des états des successions qui peuvent finir par creuser un abime là où si peu de temps avant il n’y avait même pas de place pour y glisser ne serait qu’une feuille de papier à cigarette. Toute ressemblance avec des situations existantes, ou ayant existées, ne seraient que pure coïncidence….. Au-delà des mots, le monde est un abime dans lequel plongent nos existences, avec leurs travers et leurs traversées, avec tout ce qui convient de noter, toutes ces jongleries qui font que nos vies sont nos vies, belles et parfois moins belles, intéressantes même si parfois elles ne nous le paraissent pas, riches de ces petites richesses intérieures, ces leçons prises, ces leçons reçues, cet arsenal de coups bas assénés qui renforce et nous bâtissent. La vie est-elle donc faite de ruptures ? Qu’est-ce-que la rupture d’ailleurs ? Cessons de bloquer nos yeux et nos neurones sur le sens donné au mot rupture. Rien d’amoureux là-dedans, non, plutôt une rupture de niveau, comme une marche entre deux autres marches, comme un palier entre deux niveaux, rupture d’un niveau vers un autre niveau. Progression plutôt que régression, digestion des écueils du chemin pour avancer, en comprenant et en corrigeant là façon dont on ressent et dont on réagit. On ne change pas les autres, mais on peut changer soi, apprendre à être soi, progresser, le vrai et seul bâton de pèlerin, c’est l’envie, la véritable envie d’avancer, de passer les caps, de franchir les étapes et d’être encore mieux, bien plus qu’hier, et selon la formule consacrée, bien moins que demain…. L’histoire est e marche dit-on, mais l’histoire, sans histoires, est-elle l’histoire ? Peut-on progresser sans écueils à gérer ? Peut-on affirmer ses envies sans qu’elles soient à moment donné, remises en cause ? Le bien a-t-il besoin du mal pour s’en trouver affirmé ?

Au-delà de l’analyse, ce sont les façons dont on gère la barque qui importe et lui fon traverser le grand fleuve et ses pièges, souquant ferme à quatre mains, évitant les rapides et les tourbillons, s’amusant des moindres clapots, profitant du courant pour avancer, toujours plus loin, toujours plus longtemps. Naviguer sur les eaux calmes comme sur les eaux troubles, mais naviguer, ne pas tourner en rond pris dans le tourbillon dévoreur de vies et d’envies, sans retourner en arrière car le but n’est pas de rejoindre le départ, mais bel et bien de franchir haut la main, la ligne d’arrivée. Se focaliser sur le but à atteindre, c’est se donner les moyens d’atteindre le but. Discuter et progresser, travail d’équipe à mener en équipe, méthode génératrice de profit, et même de hauts profits. La vie n’est que succession de choix, encore faut-il faire les bons, et avoir l’envie bien affichée, celle qui guidera ce choix-là. Il n’y a pas de bons ni de mauvais choix, il n’y a que des choix à assumer. Nous sommes et resterons toujours les acteurs de nos vies, à nous de mettre tout en œuvre pour les vivre, pour avancer, quand bien même cela passe par des transformations, c’est aussi et surtout grande satisfaction d’entendre les cercles proches témoigner du chemin parcouru, et c’est tellement de bonheur d’avoir franchi un cap, d’être mieux dans sa vie. La vie, ce doux mystère dont on ne connaît ni la longueur, ni les tournants, ni les tourments, mais quelle joie de la vivre, quelle joie de la découvrir, de se découvrir ainsi aux hasards du chemin. Peuplée d’anonymes qui deviennent parfois moins anonymes, parfois oubliés, elle n’est pas toujours de tout repos, mais elle sait aussi être excitante, jamais dénuée d’intérêt. Parfois, de guerre lasse, on souhaite descendre du train avant le terminus, comme si quitter la vie devenait une raison de vivre, comme si le soleil brillait plus de l’autre côté du miroir. Parfois, on s’évertue à vouloir en connaître la suite, par des boules de cristal aux couleurs de jolis billets, par des cartes plus ou moins alignées, mais qui peut dire ce que sera sa vie ?

Qu’importe demain, si on ne l’écrit pas dès aujourd’hui. Qu’importe hier, il ne doit plus vivre aujourd’hui. On ne boit jamais qu’un verre à la fois. Buvons aujourd’hui, il sera toujours temps demain de boire un nouvel aujourd’hui. Vidons nos têtes, cessons de penser, le matraquage opéré depuis notre plus tendre enfance, par la famille, par l’éducation, par les enseignants, par le système, par la morale, par les religions, tout cela bloque notre mode de penser, le conditionne et l’empêche de réaliser qui nous sommes vraiment, et sans être soi, on ne peut pas avancer. S’aimer soi, avant d’aimer l’autre, c’est un peu ne pas mettre la charrue avant les bœufs, c’est se donner enfin la clé pour être heureux. Il faut d’abord être heureux seul, pour devenir pleinement heureux à deux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Aujourd' hui je viens de rompre avec mon ami Et c' est surprenant de lire ce texte aujourd' hui aussi et qui ravive tout ça.
Usure oui De tout du temps qui passe et qui ne me laisse pas tranquille
Je lis ce texte et je me remet en question
Je me dis que je tourne en rond et que ce sera toujours ainsi A trop resssser On ne voit pas ce qui est beau On passe a côté de belles choses On ne retient que ce qui nous rend triste

Didier a dit…

chaque jour, chaque seconde, il y a des débuts comme des fins d'histoire.... une fin est-elle un début? l'essentiel est de se servir de chacune des leçons ainsi reçues par la vie, pour en apprendre le sens caché et continuer la progression....
courage!