Voyage en Méhari

Voici venu le temps du break, le temps enfin de souffler de cette ambiance pesante professionnelle, le temps de changer de rythme, le temps de profiter de la vie, le temps tant attendu de cette longue période à passer ensemble au cœur d’activités variées, de loisirs partagés, de plaisirs et de bonheurs, le temps de vivre à deux et c’est là l’essentiel. Jeudi 1er mai et jeudi de l’ascension mélangé, jeudi 8 mai et week-end de pentecôte groupés, nous avons là une drôle d’année. Jeudi 1er mai, randonnée, à la découverte de Minerve, au plaisir de profiter d’une belle journée pour faire découvrir cette contrée pas si lointaine et pourtant si méconnue. Après des péripéties pas toujours joyeuses dans la préparation de la randonnée, après la trahison d’amis qu’on pensait proches, le temps est enfin arrivé sur cette case du calendrier du club où figurait la randonnée, notre randonnée. J’avoue avoir marché la tête ailleurs, au sortie d’une période de boulot difficile, à la suite de périodes de grève laissant plus de doutes dans l’esprit que du réconfort, avec en tête la route à faire en Méhari, parcours long, l’impression que rien n’est prêt, que tout reste à faire, la tête encombrée par cette grande fête d’Amboise, ce rassemblement géant pour fêter les 40 ans de nos jolis jouets. Journée de marche avec un temps de rêve, journée de détente à suivre au gré du chemin un guide d’un nouveau genre : un superbe, ou plutôt une superbe Cortal, qui nous a adoptés pour la journée, allant et venant au devant, revenant à notre rencontre, marche tranquille avec la bonne impression de pourvoir enfin tourner cette page randonnée et reprendre un rythme plus dilettante pour la suite de la saison.

Soirée rangement des affaires de randonnée, préparation de l’outillage, bouclage du sac d’affaires, chargement de la Méhari. Sommeil agité, réveil faussement tranquille, bouclage de la maison, et en route pour l’aventure, me voilà sur les routes au volant de mon auto de plastique, bonheur intense, peur de l’imprévu qui pourrait se cacher sous je ne sais quelle panne, petit détour par ces merveilleux paysages du Gers que j’adore dans une journée belle et douce, réchauffant délicatement les paysages à coup de rayons solaires tendres et brillants. Premier arrêt à Cologne, pause boulangerie, pause photo aussi, la Méhari devant la halle, avant de filer rejoindre Montauban et la nationale 20. Parcours tranquille, au rythme de mes modestes chevaux, parcours routier avec l’objectif en tête et dans le cœur de retrouver la douceur du foyer nouveau, le bonheur de cette nouvelle vie promise pour longtemps. Les paysages changent, les couleurs des pierres, les formes des maisons, la végétation, tout trahit l’arrivée dans le Quercy. Encore des coins familiers, encore des coins aimés. Les parents de ma tante habitaient là, et en approchant de Lanzac, je ne peux m’empêcher de penser à eux, à ce résistant qui aimait discuter d’histoire de France avec moi, à cette ancienne résistante qui nous régalait des trésors souterrains de ce beau pays sous forme d’omelette aux truffes succulente…. D’ailleurs, c’est pratiquement en dessous de leur maison désormais envahie de ronces que je décide de stopper mon voyage pour une pause repas et surtout, une pause débâchage de la Méhari car il commence à faire vraiment chaud là-dessous !

Une demi-heure après, retour sur le parcours, direction la Corrèze, et surtout grosse erreur : l’Autoroute plutôt que la Nationale…. La pauvre Méhari a du mal à grimper ses grosses montées au milieu des poids lourds et autres véhicules trop rapides…. Petit détour par Uzerche pour abreuver ma monture, son faible réservoir de 25 litres ne laissant que peu d’autonomie, puis voici Limoges, où je quitte la 20 pour une route toute aussi encombrée de camions, qui plus est en simple voie, jouant aux montagnes russes pour rejoindre Poitiers. A partir de là, je me sens mieux, même si la route n’est pas la plus agréable, le terme n’est plus loin, quelques travaux, et c’est désormais Thouars, étape ultime, arrivée tant attendue du voyage. La Méhari a parfaitement accompli sa mission, partie à 9 heures de la maison pour arriver à 17h30 à Thouars. Pas de fatigue, les oreilles bercées par le mp3, content surtout d’y être, de pouvoir se retrouver ici…

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