Quelqu'un m'a dit...

Le retour, enfin, disons que c’est le genre de retour dont on se passerait bien volontiers tant ce break salutaire de deux semaines m’avait permis d’oublier un peu l’ambiance et les dysfonctionnements de notre belle société. Retour gris et humide aussi, 2008 semble démarrer avec peine. Fini donc le temps des vacances, reprise du collier, joies non feintes de retrouver le réveil, les bouchons, d’affronter les souhaits de bonne année ô combien non simulés, de retrouver la pile des messages à traiter, les réunions forcements nécessaires voire même vitales pour la grandeur de notre société de premier plan. Bien sûr, il y a dès le matin, la radio qui distille ses informations tragiques. C’est quasi officiel, je vous le dis, il y a du mariage dans l’air ! Notre président va donc enfin épouser sa belle, car il est vrai que cela fait trop longtemps qu’ils se connaissent, se fréquentent et que notre cher (sans jeu de mot, je viens juste de voir le montant de mes impôts !) Président est seul… Au moins trois mois, non ?

Et nous y voilà donc, dans cette vie show-business, retour en arrière sur le rocher de Monaco, ou alors effet d’annonce et de publicité, produit masquant pour faire avaler la pilule des réformes à une société morose et quasi résignée, à moins qu’il ne s’agisse là que du choix d’auteur pour les prochains discours ? Doit-on apprendre les chansons de Carla Bruni dans les écoles cette année, après avoir lu la lettre de Guy Moquet en 2007 ? Coup de bol, j’étais fan du premier album de la belle dévoreuse d’hommes… Notre vie politique hier encore quasi sérieuse évolue désormais dans une décontraction rappelant trop le modèle américain dans sa désinvolture et son côté people à outrance. Autres temps, autres mœurs, c’est vrai, mais là, la marche est vraiment haute. Sommes-nous finalement si conservateur pour avoir un peu de mal à imaginer cela possible au plus haut de l’Etat ?

L’annonce du divorce présidentiel a tué dans l’œuf les grèves et leurs impacts médiatiques. D’ailleurs le divorce est rapide et ne subit pas les mêmes méandres juridiques que bien d’autres… Y aurait-il du favoritisme ? Que nenni ! Liberté, égalité et fraternité, telle est notre devise républicaine, non ? Nous sommes donc tous égaux devant la loi, devant les tribunaux, devant la vitesse d’exécution des jugements… Enfin, presque… Aujourd’hui, les rumeurs insistantes de mariage empêchent d’entendre les grondements naissants de la foule. Le baril s’envole, les prix flambent, les revenus diminuent. Quelles seront les prochaines pistes ? Augmenter tous les salaires de 140 % comme cela vient d’être fait pour le premier d’entre nous ? Et pourquoi pas ? Mais non, voilà qu’on nous propose de racheter nos RTT, avant d’étendre cela aux jours de congés…

Faisons le bon calcul et ne nous trompons pas. Travailler à outrance pour être mieux rémunérer ne nous aidera pas à mieux vivre, mais aidera surtout l’Etat à mieux remplir ses caisses. A coup de taxes sur des carburants dont le cours s’envole, à coup d’impôts sur des revenus croissants par ventes de RTT, à coup de CSG sur des déblocages anticipés de participations, à coup de radars automatiques mal réglés traquant le kilomètre en trop, bref, tous ces petits gadgets qui traquent nos derniers deniers… Encore quelques choix : Passons la radio et la télé en tout numérique et alors, exit nos vieux postes, bonjour la vente de nouveaux appareils et autres adaptateurs… Que voulez-vous, il faut vivre avec son temps… D’ailleurs, est-il normal que le vieux poste à lampes de mes parents reçoivent encore les émissions actuelles de radio ?

Avouez tout de même, qu’un mariage en numérique, ça a de la gueule ! Quelle sera la prochaine étape ? Le couronnement de l’empereur par lui-même, comme le fit Napoléon Bonaparte ? Entendrons-nous parler des stagiaires de l’Elysée, à moins qu’il faille délocaliser le pouvoir plus au Sud ? Attendons un peu les heureux événements, le pouvoir impérial renaît, le peuple sera t’il aussi naïf et béat qu’en ce temps-là ? Une deuxième première dame en si peu de temps, voilà bien une volonté de changement et, à voir les idées de la belle, un volonté d’ouverture confirmé…

Pourvu qu’ils ne parlent pas boulot à la maison, ni politique, ça risquerait de faire des vagues…

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