faux semblant semblant faux

L’art du faux devient une religion. Désormais, nos organisations sont remplies de fausses cases, pas du tout tracées ni donc officialisées, mais surtout, « ne vous inquiétez pas, vous avez toute notre confiance ! » Voilà le faux discours de nos supérieurs, rempli de faux-semblants, qui nous expliquent par là même que finalement, c’est nous qui avons tout faux ! Ne croyez pas qu’ils se défaussent, non, leur rôle à eux est bel et bien tracé, identifié et donc, soumis à rémunérations évolutives… Nous sommes en pleine république de faussaires, le culte du faux est en place. Faux dites-vous ? Le jeu des sept erreurs est depuis bien longtemps dépassé, d’ailleurs, ce n’est plus de bon ton de chercher des erreurs et il est malvenu de les signaler ou pire, de vouloir les corriger. Cruelle impression que de se croire en plein cauchemar au point d’espérer entendre le réveil sonner !

Hélas, c’est pourtant la réalité et on se sent pris de malaise à se croire en totale contradiction avec les fausses vérités qu’on nous assène à longueur de journée. Désormais, nous avons franchi encore une étape, nos fonctions sont maintenues d’un point de vue exécutif mais inconnues d’un point de vue organisationnel. Nous sommes devenus des sortes d’agent secret, des hommes et des femmes de l’ombre. Nous exécutons les missions de la manière la plus efficace sans être vus, perçus comme exécutant. Situation déstabilisante et éprouvante. L’impression profonde d’y perdre plus que de l’énergie, l’impression aussi de ne plus être reconnu, de se sentir oublié et inutile dans ce monde là. L’envie de changer d’air est de plus en plus présente. De ces appels dont on rêve parfois et que la triste réalité économique nous efface à coup de factures…

Pour combien de temps ? Jusqu’à quand trouverais-je la force de me battre ? Se battre, se débattre, fuir ce monde faux et cruel ou je ne sens plus trop ma place, comme une impression d’avoir fait le tour de tout, de trop connaître, de ne plus pouvoir me remettre en question. Sentir aussi cet épuisement m‘envahir, ce manque de reconnaissance, cette perte de confiance comme si j’étais peu fiable. Etre soi est une bonne chose, être reconnu comme tel est la meilleure des reconnaissances. Sentir que la moindre situation vous place en bascule, que cela peut créer des doutes à votre égard est insupportable à vivre. Du moins pour moi. Serais-je donc si exigent envers moi pour vivre aussi mal ces pertes de confiance à mon encontre ? Ou, tout simplement, suis-je donc aveugle pour ne point voir que je n’inspire pas confiance ?

Difficile à vivre, à encaisser. Envie de vide, de repli sur moi, envie de fuite ou besoin de régénération ? Résidus de tempête pas si lointaine ? Je ne saurais dire, mais il est clair que l’état n’est pas brillant et qu’à trop subir de secousses, les fissures s’agrandissent…Vivement le week-end pour aller essayer de ressourcer tout cela en plein air, en pleine neige…

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