Hiver

Hiver, premier jour. Même si le froid est déjà là, même si la neige vient troubler la quiétude de nos vies urbaines trop assistées, c’est aujourd’hui que l’hiver est. Une fin d’année en pente douce, la lassitude et les fatigues des contrecoups vécus, telle est le bilan d’un jour qui entame la décade du compte à rebours. Le poids des ans ? Peut-être, mais ça serait trop facile, et surtout, bien malhabile de croire que les choses sont plus lassantes parce qu’il y a du temps de passé, des anniversaires égrenés, des bougies ajoutées, des souffles devenus courts. Non, par-dessus tout il y a le manque de sport, la bascule entre une période très occupée de l’année de ce côté-là, des randonnées, du rollers, des footings, des courses, des marches, de l’activité, une année passionnante et vivante, riches en découvertes de lieux, de gens, de soi, une année de transition, et la pause venue, il est difficile de se sentir au repos contraint.

Un point sur la vie ? Ma vie ? Bigre, voilà qui pourrait paraitre saugrenue…. Que dire, une discussion, une rencontre, une alchimie, des connexions, des similitudes, des envies, similaires, identiques, et surtout, une personne vraie, sincère, avec des peurs et des envies, avec une soif de vie, avec la mer pour dernier terrain vague (zut ! ça c’est déjà pris !). humour et dérision, toujours et pour la première fois, partagé, jusque dans mes 28e degré. Distance géographique mais pour la première fois, je la trouve salutaire, car je n’ai pas envie de bousculer les choses, juste vivre, et vivre des moments à moi, comme à nous, vivre sans étouffer, vivre mes amitiés, mes relations et mon amour, vivre mon amour pour moi aussi, parce que de toutes mes cicatrices j’ai appris que la seule personne qui me soigne et sait s’occuper de moi, c’est moi. Etrange ? Pas tant que cela. Quand on tombe dans le grand bain de la vie, on coule et on s’accroche à sa bouée, on l’étrangle, on la serre, on la perce et elle coule et nous avec. Alors, on cherche une autre bouée, et on recommence jusqu’à comprendre deux choses : la première, c’est qu’à trop étreindre, on étouffe l’autre et les deux coulent, ce n’est pas la vie. La seconde, c’est qu’à force de couler, on boit la tasse, et on comprend qu’on ferait mieux d’apprendre à nager sans bouée. Voilà. J’ai appris, je nage seul, mais je ne rejette pas la bouée, simplement aujourd’hui, ou je nage avec, ou je nage seul, ou elle nage seule mais nous jouons ensemble, et même, je pourrais dire, nous jouissons ensemble sur les flots de la vie. Voilà ce que j’ai compris de ce monde, de notre monde. Bien sûr, il y a des bouées déjà crevées, ou encore des bouées qui s’accrochent à soi comme un noyé au gilet de sauvetage, bien sûr, parfois on coule d’être coulé par l’autre, rien n’est facile, rien n’est simple, tout est la vie. Complexe, mais sans complexité que serait la vie ? Peut-on vivre sans complexité ? C’est de complexes dont on doit se débarrasser pas de complexité. La difficulté est la sève de la persévérance et source de progrès. Bien sûr, on préfère nager dans une mer d’huile par grand beau que de nager en eaux troubles au milieu des requins, mais de quelle expérience se souvient-on le plus ? Comment apprend-t-on le mieux la leçon ? Vivre à deux n’existe pas, c’est vivre à trois qui existe, un être plus un être et un couple. La preuve par trois, qu’on soit hétéro ou non, la formule est la même, vivre sa relation n’est pas l’étouffer, ni en être étouffé. Tout parait si simple lorsqu’on trouve le sens de la vie, tout comme dans un labyrinthe, les premiers pas se heurtent au mur, le désarroi, la saturation des impasses et enfin, la libération et la joie de trouver la porte de sortie, et ce, quelques soient les beautés des impasses. Le vécu, c’est tout ce petit tas de choses qu’on accumule au fil du temps, il n’y a pas deux tas mais un seul. Les bonnes choses deviennent moins bonnes ou pires, les mauvaises deviennent meilleures lorsqu’on en a saisi le sens. Encore une leçon de la vie : il n’y a pas de noir et de blanc, de yin et de yang, il n’y a qu’un tout. La bonne chère devient mauvais cholestérol, l’échec devient une marche pour le meilleur, la rupture ouvre la porte à une nouvelle étape, la nuit fait naitre le jour, ainsi va le monde. Quelques jours, quelques heures et le monde bascule dans une nouvelle année. Je trie et classe celle-ci, elle fut riche en enseignement, j’ai beaucoup appris et j’ai la prétention (pour une fois) d’y avoir grandi. J’ai peut-être moins d’amis, ou plutôt, j’ai une meilleure vision de qui sont mes réels amis, je cerne mieux mon monde, j’ai compris et appris combien peu de choses ne méritent de l’importance, tout n’est que futile, et nous ne sommes que des nombres. La vague se jette sur le sable pour effacer les pas des promeneurs, ces pas-là, ce sont nos pas dans le monde, cette vague-là, c’est la vie. Tout n’est qu’instant et n’a de raison que dans l’instantané, on ne résout pas aujourd’hui les problèmes du passé, on en a une vision différente, plus éloignée, plus détachée. Hier appartient au passé. Aujourd’hui je vis et demain verra le jour. Sincèrement, que peut-on rêver de mieux ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut laisser le temps parler librement
Il faut laisser les heures couler doucement
Il faut laisser nos coeurs chanter différent
Il faut laisser le temps au temps
Il faut laisser passer les nuits les jours les années
Il faut laisser danser nos vies nos rêves nos idées
Il faut laisser tomber la pluie les matins d'été
Et renaître au soleil levant.

Que ça marche et bcp de bonheur à venir pour une nouvelle année pleine d' espoir ! Bonnes fêtes de fin d' année Bisous ;-)

Anonyme a dit…

je reconnais bien là nos idées et discussions diverses

belle évolution

bizzzz


la grenouille

Anonyme a dit…

La bonne "chère" Est-ce un jeu de mot ? Ou une faute d' orthographe ? Je cherche à comprendre... :-)

Didier a dit…

Ni jeu de mot, ni faute, et si la chair est faible, la chère elle est pitance... ;-)