Bientot

Derniers longueurs d’une année quasi moribonde, et si les premiers blanchiments sont venus ponctués un calendrier encore automnal, voilà que le temps semble s’accélérer et le décompte final approcher. Sommes-nous à l’heure des bilans ? Peut-être, mais à vrai dire, il n’est pas besoin de date précise pour se poser et dresser le bilan, son bilan. Des choses passées naissent le miel et le fiel, des choses présentes, l’amer et le fier, des choses accomplies, d’autres non, des résolutions non résolues, des attentes sans attentes, des paris impossibles, des défis contre le plus grand adversaire qu’il nous soit donné de connaitre : nous-mêmes. Le voici donc venu ce temps des irrévérences, à quelques jours du changement d’année, c’est avec le sourire de l’ange que je revois défiler les étapes de l’année, comme le goulot étroit du sablier voit passer chacun des grains de sable qui s’en viennent décompter le temps. Comprenne qui pourra, l’heure est-elle au gout thé ou bien encore le thé divin ? Encore des étapes, encore des rencontres, encore des grains de sable ou de folie, le temps a passé et mes souvenirs de 2010 semblent usés et vieillots, d’ailleurs je peine à me remémorer certaines étapes du long chemin, tant cette année fut mienne, riche et constructive, lent éveil à la vie, de lectures en relaxation, de sophrologies en prise de conscience, la mue s’est opérée. Qu’importe janvier quand c’est décembre qui sonne, à quoi sert de mesurer hier lorsqu’aujourd’hui est offert ? J’ai longtemps cru comprendre ce qu’au fond je n’avais pas compris, j’ai longtemps su que je ne savais pas, j’ai longtemps cru en des idoles bizarres, mais la vie a tellement d’aspect qu’on lui doit le respect. Chaque brique, chaque pierre est un élément du mur, la forme bizarre d’un bloc devient la forme qui soutient la construction, les défaites d’hier deviennent les victoires d’aujourd’hui. Amère destinée qui distille ses leçons dans un rythme frénétique qu’on aimerait voir disparaitre ou du moins se poser. Et puis un jour, tout s’illumine, simplement parce qu’on ne regardait pas la vie en face, droit dans les yeux, simplement parce qu’on se prend à aimer jouir du spectacle offert, parce que tout devient riche, parce qu’on réalise qu’aimer la vie est un luxe qu’on s’est trop souvent refusé.

2010. Année en zéro, année de renaissance, de nouveau départ, année ou l’homme a su s’apprivoiser lui-même, se donner le temps d’apprendre, car on ne retient jamais tout, se donner le

temps d’observer, celui d’acquérir ce qui reste la base de la vie : la joie de vivre et de s’offrir le monde, parce que nous sommes avant tout mondiaux plus que terrien, parce qu’ailleurs est bien mieux qu’ici, toujours, c’est là l’esprit de l’homme, chercher ailleurs sans mesurer qu’on trouve près de soi les bonheurs les plus beaux. A l’heure du bilan, que peut-on retenir ? D’abord, et si le bilan reste affaire personnelle, je retiendrai les liens plus forts que jamais de l’amitié, ces joyaux véritables qui brillent sans source de lumière autre que celle du cœur, véritables phares qui dirigent nos routes lorsque nous sommes trop aveuglés par tant de raison qu’essayer de les écrire, de les décrire serait illusoire et sans fin. Elle a passé si vite cette année, elle fut si riche que j’ai l’impression de regarder dans mon rétroviseur plusieurs années, hier parait si loin, et aujourd’hui si riche qu’il a bien fallu du temps pour générer tout cela, non ? Saint Nicolas. Une partie de l’Europe, celle du Nord, fête ce jour comme un Noël, plus au Sud, il faudra patienter un mois encore pour que les rois mages apportent les cadeaux, voilà bien notre richesse, ces cultures différentes mais surtout pas incompatibles, cela serait passer à côté de la vie que se bâtir étanche à ce qui est différent. Il faut savoir préserver notre patrimoine culturel sans se fermer aux cultures voisines. On apprend à tout âge et cela est bon ! Ouvrons nos yeux aux merveilles des autres, lisons le ciel surtout si ce n’est pas le notre, ne cherchons pas à toujours comparer, soyons des éternels enfants, petits êtres qui savent s’émerveiller parce qu’ils n’ont pas encore appris à avoir peur de l’autre. Aux traumatismes d’une année encore bien difficile, aux tragiques rebondissements qu’elle sait nous distribuer, je n’ai que la foi dans la vie à opposer, le plaisir de vivre et de savourer chaque instant d’un monde sans calcul, sans chercher à peser le pour et le contre, sans trop hésiter, juste avec l’envie de déployer les ailes, non pas celles de l’ange mais celles du papillon, un sentiment de liberté, une soif de vie, une envie entière, celle de mesurer chaque jour, non par attente qu’il soit différent du jour précédent, non, juste mesurer combien il fait bon vivre sur la terre des hommes, tout simplement. On a beau être martien, on sait reconnaitre les bienfaits de chaque instant, voir combien le bonheur existe, comprendre la fragilité de l’équilibre, se donner de grandes bouffées d’air et relativiser les étapes, non par leurs contenus mais par ce qu’elles nous enseignent.

Que pourrais-je dire d’autre sinon qu’aimer est un bonheur, être aimé tout autant, et que tout cela est aussi riche amicalement que le partage et la construction d’un amour fort. Différent ne veut pas dire opposé, jamais, n’oublions pas cela. A très bientôt !

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