Sur la route

Tout au long de la vie, nous marchons sur des chemins pas toujours bien entretenus, des sentiers à peine dessinés, des pistes parfois bien défoncées, et nous y croisons des tas de gens, des personnes qui ne font que croiser notre route, des personnes qui accompagnent nos pas, d'autres qui viennent les guider le temps que les chemins divergent, et nous, être d'ignorance, nous ne comprenons pas toujours le sens des pas, l'accompagnement le temps de trouver la voie, la séparation nécessaire, nous ne saisissons pas pourquoi il en est ainsi, nous refusons peut-être de voir aussi que la vie est comme le grand escalier d'un immeuble géant, nous démarrons au rez de chaussée et nous partageons les marches jusqu'à l'étage où habite notre compagnon de montée, puis nous poursuivons seul jusqu'au palier suivant où nous croisons d'autres personnages, à contre sens, à même sens, qui nous doublent, qui nous bousculent, qui nous maudissent, nous saluent ou nous évitent, ainsi va la course à travers les étages de la vie.... Il y a aussi ces fameux coups, coup de foudre ou coup de coeur, même violence que les coups physiques, partagés ou non, ils nous laissent nus, brisés, démolis, en incapacité d'avancer par seule désorganisation de notre centre d'envie, de nos centres de vies. Il y a aussi ces vies communes pas si communes que cela, ces partages qui ne sont pas vraiment partagés, ces sentiments uniques lorsqu'ils devraient être doubles pour exister pleinement, ces parcours solitaire même en couple, paradoxe et abandon, choses dont on apprend bien des choses, leçons de vies insufflées par les plus grandes colères d'Eole, trous d'air géant qui nous font mal à l'âme et aux oreilles, chute d'un septième ciel qui n'en était pas aux tréfonds d'une cave qui n'en est pas une....


Un jour pourtant, notre route croise une étoile, différente des autres étoiles, bien sûr, elles sont toutes différentes, mais si le regard se porte trop souvent sur la brillance et le reflet de notre propre image dans des yeux trop humides d'avidité, un jour arrive où le chemin devient allée, les pas se partagent sur d'autres terrains, les mots s'échangent et dansent sur d'autres cercles, connus mais neufs car restés à l'abri dans leurs boites hermétiques, de ces mots, de ces idées qu'on garde pour le jour où.... Ce jour qui n'arrivera peut-être jamais parce que sans l'appeler, sans le vouloir, sans y croire, rien n'arrive vraiment, il n'y a pas de hasard, il n'y a que des coïncidences, ces graines qui ne demandent qu'à germer, ces plantes en herbe qui ne demandent qu'à être cultivées. Ce jour arrive, ces pas qui accompagnent un bout de notre chemin, s'en vont, reviennent, ces pas qui deviennent écho aux nôtres avant que les nôtres deviennent échos aux leurs, ces mots qui se lient, se complètent et se superposent dans des apprentissages de vies, des visions pas forcément communes d’évènements pas forcement similaires, ces envies partagées de partager encore et encore d'autres envies, subtil équilibre entre solo et duo, sans s'y perdre, sans s'y étouffer, une vraie relation gagnant-gagnant, une construction égalitaire où chacun se pose sans s'opposer, meneur, mené, oscillation permanente entre deux, juste parce que le besoin est là, parce que la réussite n'est que double et non solitaire. Au fil des pas, au fil des mots, au fil du temps, la toile se tisse et l'on apprend, et l'on découvre les regards qui habillent plutôt que les regards qui déshabillent, et l'on mesure l'énergie, la force, l'envie d'aller encore plus loin dans cette voie là. De ces rencontres-là, nait l'apaisement, non pas que le but soit atteint, rien n'est jamais gagné, la vie reste une course vers la vie, une succession d'étoiles, de combats, de victoires, toujours, car chaque combat apporte sa victoire, si ce n'est par son issue, c'est par la leçon qui en découle, même s'il faut du temps pour le comprendre et y lire le message, juste peut-être de se sentir enfin le droit de flancher, de douter, de n'être plus le seul capable de guider et d'ouvrir la voie, une sorte de pause où le mental se pose, une intensité supérieure dans la joie de vivre et d'être en vie, en vie et envies, tel est le message du jour...


Comme il est bon de pouvoir se relâcher aussi, de profiter pleinement de la vie, tout comme dans une randonnée, lorsqu'on en maitrise le parcours et que l'ensemble des sens est en éveil pour goûter aux joies des paysages et non déconnectés parce que les neurones sont trop occupées à chercher le chemin, encore plus lorsqu'il s'agit de le chercher pour plusieurs, pression supplémentaire et dévorante. Place à la pause, ressource auprès des éléments, la nature est généreuse pour qui sait y puiser les compléments de notre vitalité, tout comme elle a su nous abreuver depuis si longtemps. Le cycle de l'océan agit comme le métronome naturel qui donne le rythme à la succession de notes de notre partition, le soleil, les orages, la pluie, tout est source d'oxygène, de bienfaits. Longues cavalcades dans les prairies vertes et embaumées, courses vers des sommets rocailleux, promenades tranquilles au coeur des régions les plus méconnues, exil volontaire à la rencontre de soi, ouvert aux autres, riche d'envies de partages, d'échanges, propre à se construire encore et encore. Le monde tremble, la crise grave des traces indélébiles, une fin de cycle annoncée, une fin d'ère, celle de la cupidité, celle de l'égoïsme, du moins je l’espère et le souhaite, tout comme j'espère et je souhaite que longtemps encore je découvre le monde dans ces six dimensions, tout comme j'espère et je souhaite de longtemps vivre et partager, échanger, avancer, sourire de la pluie tout comme du soleil, profiter d'ici comme d'ailleurs, montagnes, océans, lacs, prairies, forêts, tout est source de vie, d'envie, de joies et d'apaisement. A tester, croyez-moi !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Belle vie à toi mon ami...

Bises

L'auvergnate

Anonyme a dit…

Un texte ecrit par la profondeur de l'etre...

A relire encore, et encore, pour que de nouveau il prenne son sens,

Une etoile croisee reste une etoile, elle ne peut briller derriere un nuage, mais il suffit d'un rayon de soleil pour que la nuit a la lumiere de la lune elle renaisse...

de l'elfe au papillon ...

Didier a dit…

Si je paraphrase Mr Cabrel, je pourrais dire :

Faudrait que t'arrives à en parler au passé
Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça
Faudrait que tu l'oublies à longueur de journée
Dis-toi qu'elle est de l'autre côté du pôle
Dis-toi surtout qu'elle ne reviendra pas
Et ça te fait marrer les oiseaux qui s'envolent
Les oiseaux qui s'envolent
Les oiseaux qui s'envolent

Tu comptes les chances qu'il te reste
Un peu de son parfum sur ta veste
Tu avais dû confondre les lumières
D'une étoile et d'un réverbère
Mais ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

Y a des couples qui se défont
Sur les lames de ton plafond
C'est toujours le même film qui passe
T'es tout seul au fond de l'espace
T'as personne devant...personne

[Refrain]
T'as personne devant...personne...
Y a des couples qui se défont
C'est toujours le même film qui passe
Le même film qui passe


ENCORE et ENCORE, une étoile qui n'est que le reflet d'un réverbère.... Loin des Elfes, faux costume....

Les papillons n'aiment que la lumière.

Anonyme a dit…

Rire c'est risquer de paraitre fou
Pleurer c'est risquer de paraitre fragile
Aller vers quelqu'un c'est risquer de s'engager
Exposer les sentiments, c'est risquer d'exposer son moi profond
Presenter ses idees, ses reves aux autres, c'est risquer de les perdre
Aimer, c'est risquer de ne pas etre aimer en retour,
Vivre, c'est risquer de mourir
Esperer, c'est risquer de desesperer
Essayer, c'est risquer d'echouer
Mais il faut prendre des risques, car le plus grand danger dans la vie c'est de ne rien risquer du tout
Celui qui ne risque rien, ne fait rien, n'a rien, n'est rien, il peut eviter la souffrance mais il n'apprend rien, ne ressent rien, ne peut ni changer, ni se developper,
Ne peut ni aimer, ni vivre.
Enchainer a sa certitude, il devient esclave, il trahit sa liberte
Seuls ceux qui risquent d'aimer sont libre...
(R. Kipling)

ephemere papillon pris dans la toile de l'araignee sa pensee,
Nul lumiere il ne connait,

Didier a dit…

merci à toi pour cette tardive pensée,
le papillon se meurt, blessée,
les fausses lumières n'ont que trop gaché,
ce qui seul devait être : la vérité.

Anonyme a dit…

Superbe paraphrase...

Natacha