il n'y a plus de saisons!

Bonne nouvelle, il fait beau. Mauvaise nouvelle, il fait trop beau. Zut ! encore raté. Décidément, rien n’est jamais que trop, et trop n’est jamais que rien, un trop plein dont on ne fait rien que de se plaindre, mais là, c’est plus simple, nous touchons le mal français, n’est-ce-pas ? Ok, nous sommes passés de l’hiver à l’été, il fait chaud, on manque d’eau, mais cela n’empêche pas d’être toujours aussi cons et de continuer à semer des cultures qui nécessitent l’irrigation, la faute à qui, à quoi ? A un système rémunérateur d’abord, qui paye plus chers ce qui est le plus dur à produire, la faute à une technologie qui permet d’irriguer des superficies autrefois sans eau, en résumé, l’homme dans sa grande bonté assassine sa planète et se suicide. J’ai été stupéfait de lire ce matin que le feu vert était donné par le gouvernement pour faucher les jachères…. Mais où va-t’on ? Le bon sens paysan était-il donc parisien et pire, énarque ? L’homme de terrain voit la luzerne à point pour être fauchée, la graine se ressemer et la potentialité d’un regain, je ne savais pas que désormais, c’est le bon roi qui décide…euh, pardon, la république, celle des hommes, celle du peuple, jachère ou pas ! Qu’une taxe soit insuffisante et voilà qu’on en ajoute une nouvelle, sans se poser d’autres questions. Plusieurs départements sont à sec ? J’aimerai qu’on m’explique comment sont fait les choix de sécheresse ou pas : le Gers est à sec, la Haute-Garonne voisine non. Est-ce parce que le bas du département est montagneux et humide, cela fait plusieurs soirs qu’il y pleut de gros orages, ou bien parce qu’il faut protéger le 31 plutôt que le 32 ? Deux agriculteurs séparés d’une simple borne départementale sont ainsi opposés : un arrose, l’autre pas. Bon, de toute façon, les interdits d’arrosage ne fonctionne pas plus que d’autres interdits, il suffit de parcourir les petites routes du Gers en revenant des Landes pour voir les rampes d’irrigation donner de leurs gouttes même en pleine chaleur.

Ces périodes de chaud, on les a connues, traversées, vécues, mais sans en tirer visiblement d’enseignement. La nature est étonnante : j’ai vu des ruisseaux couler dans les corbières qui n’avaient pas couler depuis longtemps, je vois roussir les herbes au jardin comme en plein été, et les montagnes sont arrosées tandis que nous n’avons que des orages secs par chez nous. La côte se peuple d’estivants printaniers, joli pied de nez à l’étymologie, joli démarrage pour les professionnels du tourisme, il y a là de quoi s’y perdre, comme quoi, il n’y a plus de saisons ! Même les parcours scolaires sont chamboulés, les épreuves des BTS s’achèvent quand nous les commencions, une sorte de course contre la montre qui nous fera bientôt fêter noël le 14 juillet. Est-ce la peur de fin du monde programmée pour 2012 qui nous fa it tout accélérer ? Cela dit, on devait déjà disparaitre en 2000, voilà qui laisse de la marge aux mages, le monde tourne et tournera avec ou sans nous, tant pis pour les illuminés en quête du Graal sur les pentes du Bugarach, le ciel tombera sur nos têtes, sous la forme d’eau, ce serait bienvenu en ce moment, mais je doute fort qu’une fin de cycle soit une fin de monde. Je n’y entends rien, tout comme tout un chacun. Faut-il opposer la croyance à la raison, beau sujet de philosophie, non ? A-t’on raison de croire, croit-on qu’on ait raison, doit-on opposer des question si simples et sur quelles bases ? nos vies ont peut-être tout simplement perdues une rationalité dans leurs courses au profit, au paiement des factures, à l’ambition personnelle, pour en avoir oublier le raisonnable, le côté humain de nos humanités. Arriver à s’asseoir au bord du monde, prendre du recul sur soi, sur sa vie, sur son travail, sur ses relations, essayer de comprendre où est la raison dans chacune des facettes qui font notre vie, ce n’est pas chose facile, sauf le jour où les choses basculent et où on se trouve renversé du fauteuil qu’on croyait confortable. Je n’ai pas de méthodes, juste une expérience, personnelle, enrichissante, et qui s’enrichit. On se relève toujours, parce que la volonté est d’avancer, de vivre et de grandir, mais on y apprend les coups, les coups bas, les bassesses, on prend du recul sur beaucoup, beaucoup de choses et, à croire que nous ne sommes que miro, c’est de loin qu’on voit mieux les détails, avec un certain détachement, avec un certain pragmatisme dans les rapports humains comme dans les règles de ce qu’est devenu le monde du travail, la société, notre monde. Période de sécheresse ? Peut-être bien période de disette, mais si la disette programmée elle n’en est que mieux acceptée. La vie est ailleurs, le monde tourne et nous sommes tous là pour apprendre dans ce grand manège où il n’y a pas que les chevaux qui sont de bois. Le temps est un ami pour qui sait le mesurer et en prendre la mesure. La course n’est pas la vie et la vie n’est pas une course, prenons place et laissons glisser les grains de sables du grand sablier, demain sera un autre jour, et déjà ces jours-ci sourient à leur façon, entre montagne et océan, entre mer et garrigues, sur la grande diagonale de notre Occitanie, la raison se construit aux bonheurs des sorties. Ainsi va ma vie, un repos en marche…..

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il y aura toujours des saisons, Janis Joplin chantait:
Souvenez-vous seulement qu'en hiver,
Enterrée profondément sous la neige amère,
repose la graine, qui avec l'amour du soleil,
Au printemps se mue en rose

Le diablotin