Foudre

Et puisqu’un jour il faut rentrer, nous revoilà sur le pont pour reprendre l’aventure de ce qu’on nomme la vie active. Des journées encore belles, un ciel qui flamboie et le bonheur absolu de vivre ces instants magiques dont on a tant mis en doutes les représentations écrites ou mises en image tout au long de nos vies. Bonheur et bonheurs, sublime, fort, puissant, indestructible à l’image d’un chêne, solide et robuste, mais, comme la fable le conta si bien, là ou le roseau plie, le chêne casse et trépasse. Le ciel flamboyant ne rougeoyait donc pas au romantisme d’un soleil couchant mais au feu de la foudre qui frappa si fort qu’un beau jour le ciel descend et ne restent que les cendres d’un hymen trop puissant. Entre temps, les dieux monétaires s’étant penchés sur le berceau laborieux, voila que par le jeu des chaises musicales et des organisations, l’envol si souvent cogité ces derniers temps, devient aussi brutal que la poussée brutale des parents éjectant l’oisillon du nid. Je ne sais lire le cœur des astres, mais loin d’être un désastre, il est je suppose écrit quelque chose du genre : « de grands bouleversement vont égayer votre vie » Egayer ? Oui, car il ne sert à rien de pleurer sur hier, c’est aujourd’hui qu’il faut voler et vers demain qu’il faut aller. Cette pensée ou plutôt ces pensées me donnent le vertige de nouveaux bonheurs, la joie de la découverte et le plaisir quelque part de sortir du cocon, de briser la chrysalide pour enfin déployer mes ailes et m’envoler vers une vie nouvelle. La météo astrale fut morose et sombre en juillet, ce fut l’occasion d’éprouver le réseau des amitiés, non pas celles à sens unique qui ne savant qu’être appelées, mais celles au contraire qui savent ô combien appeler dans ces instants de faiblesse, celles qui savent écouter et aider à remettre la lumière dans les ténèbres de l’âme, celles qui savent aussi partager les rires et les armes, celles qui renforcent et redonnent la force. Après le nettoyage de printemps, voici celui d’été, exit les mauvaises grâces, débouchons les artères et retrouvons par ces seuls liens là le cap véritable, celui de la vie, la vraie. Trier le bon grain de l’ivraie, voila qui est vrai.

Nouveau départ donc, nouvelles lignes, nouvelles pages, sans rancune ni amertume, les deux chapitres qui se clos restent de bien belles pages même si la fin fut bâclée, mais au fond, c’était peut-être là le bon moment, vous savez ce subtil instant t qui pose tant de problème à chacun, certains y voient un point de non retour, d’autres un aller sans détour, pourquoi pas y voir simplement un point sur le long ruban de la vie ? Alors, si des périodes s’arrêtent, ce n’est que pour que d’autres nouvelles viennent en prendre la relève, une usure, un mauvais choix, une erreur de parcours, rien n’est condamnable tout est nouveau départ. Je me réjouis de cela, et si le destin n’est jamais écrit à l’avance, il est parfois de drôle de coïncidences qui donnent bien du baume au cœur pour courir vers demain. Les reflets des miroirs sont parfois déstabilisant, on cherche son double, on rêve de moitié, la logique des uns n’est pas celle des autres, l’arithmétique n’est pas partout science exacte. De quoi peut-on rêver ? D’être soi, plus que tout. Etre franc et sincère, en toute circonstance, ne jamais jouer, surtout pas se jouer des autres, un exercice de style qui plutôt que déplaire, nous fait plaire à ceux qui savent apprécier. Ce n’est pas le nombre qui compte, mais la qualité. Amitié ne veut peut-être rien dire pour beaucoup, moi j’en connais le sens depuis peu. Merci mes amis. Le cercle se rétrécit, ou plutôt, il s’ajuste à sa vraie valeur, les messages circulent, les liens de cœur sont les plus forts quelle que soit la météo, le temps accordé et le temps accordable, l’humain est un joyau, il brille toujours pour quelqu’un. L’été fut sublime, nous voilà aux portes d’un bel automne, qu’il fait bon vivre et que la vie est belle ! Un nuage, blanc, gris ou plus foncé, n’est jamais qu’un nuage qui ne touche pas le bleu du ciel. Il peut le dissimuler, mais il ne faut jamais perdre de vue que le ciel est toujours bleu. La foudre frappe, brûle, détruit et repart. Les cendres en sont les résidus qui viennent fertiliser et permettre l’éclosion de vies plus fortes. Doit-on s’appesantir sur la foudre ou nourrir les vies nouvelles ? Mon choix s’en va naturellement à la vie, c’est vers demain qu’il faut aller et non réfléchir au pourquoi qui ne viendra jamais, et puis, à quoi bon savoir ? Le plus important lorsque le pied glisse, c’est de trouver un appui ferme plutôt que reposer le pied à l’endroit glissant. Le pas est ferme, l’œil rivé à l’horizon, le chemin s’élève, la progression décidée. Adieu vies anciennes, messages d’hier et faux semblants, vive aujourd’hui, car demain s’y inscrit.

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