A trop chercher

A trop chercher ailleurs, on oublie l’essentiel, se chercher soi, ou plutôt, se trouver. Chaque étape de la vie, n’est qu’un pas, bon, oui, parfois c’est un faux pas je l’admets, mais au bout du compte, ce qui compte c’est la façon dont on intègre soi les conclusions, toutes ces petites choses qui font qu’à force d’accumuler les pierres, les briques, et même les grains de sable, on finit par se construire et s’élever. S’élever ? Quel verbe étrange porteur de sens si différents et si proches. On élève un enfant pour qu’un jour il s’élève dans la vie. Comprendre et se détacher des choses de notre monde, non pas ce vaste globe mais notre quotidien, toutes ces petites choses dont on se fait un monde. Apprendre, analyser, non pas pour l’événement, il est bel et bien passé, mais pour en tirer les leçons et évoluer, s’en servir dans l’avenir de ce passé, cet avenir qui est déjà aujourd’hui. Nul n’est infaillible, tout est chemin. Les instants de bonheurs, les cris de douleurs, les mots de malheurs, tout cela ne sont que pierres sur lesquelles nous posons nos pas. Quand on marche sur une route pavée, se rappelle-t-on de tous ceux sur lesquels on a posé le pied ? A quoi sert de se souvenir des étapes si on en oublie les leçons ? Ce n’est pas la manière d’apprendre qui compte, mais la mémorisation des choses apprises. Nous avons tous une résistance à l’avancement, plus ou moins forte, un sentiment de confort dans l’inconfort d’une situation en place, par la peur d’avancer, de se mettre en danger, alors qu’au fond on est bel et bien en danger déjà. Danger d’immobilisme, danger de non avancée, danger parfois plus dangereux, par la violence, par les actes, par les mots, par les coups, mais fuir cela est bien plus compliqué que de fuir le bonheur. Le bonheur fait peur. Parce qu’on n’y est pas habitué, parce qu’il ne nous est pas enseigné, parce qu’enfant on ne joue pas à être heureux, on préfère cultiver la mise en danger, s’amuser à repousser les limites, se dépasser, grimper en haut de l’arbre, sauter du haut du mur, nager plus loin que l’autre, tout cela parait téméraire, logique, amusant, normal, et on reproduit cela au fil des âges, s’enfermant dans ces jeux, alors, quand vient le temps d’être heureux, cela sort du cadre, cela sort des modèles dont on s’est forgé, et la peur nait, paralyse et fait fuir. Apprend-t-on à être heureux ? Cela n’est pas si simple, il faut d’abord beaucoup d’amour, et en premier, l’amour le plus fort, le plus inconditionnel pour la plus belle personne qu’on rencontrera dans toute sa vie : soi. S’aimer soi est la clé essentielle, existentielle, unique, sans laquelle on ne peut aimer l’autre, sous peine de s’engloutir tout seul dans l’autre, de disparaitre et de ne jamais être soi. Certains le vivent bien, c’est vrai, mais après tout, à chacun sa vie. Vivre pour l’autre, c’est mourir deux fois lorsque la relation s’arrête, c’est découvrir un jour qu’on n’a jamais vécu, c’est rester à l’état larvaire, ne jamais vouloir voler de ses propres ailes et rester chenille sans connaitre l’ivresse du papillon.

La quête la plus belle est celle qui mène à soi, qu’importe le chemin et bien sûr que comme dans toute rando on aimerait le profil le plus adéquat, les paysages les plus beaux, les parcours les plus idylliques, mais l’important est ailleurs, non pas d’ans l’apparence dont cette société s’enivre, mais dans les valeurs vraies qui nous correspondent, celles qui permettent de forger l’association, de se retrouver, et d’avancer ensemble, encore faut il avoir envie de cela, de ne pas s’attarder sur un esthétisme qui n’est que trompe l’œil, de ne pas avoir peur d’être heureux, et de vivre en cultivant ce bonheur. Le chemin est parfois long mais il mène toujours au but, ce n’est pas en chemin qu’il faut baisser les bras, bien au contraire, chaque épreuve, chaque échec doit nous galvaniser, nous endurcir et nous donner l’envie d’avancer, pour fuir le mauvais d’hier et rejoindre le soleil de demain.

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