A l'article de la vie !

Un long break hors du temps, une période d’intense réflexion au travers d’une coupure du monde, un silence par écrit, ainsi va la vie. Il n’y a pas de tristesse dans cela, pas de spleen, pas d’états d’âmes autres que celui de faire une pause d’intégration des choses apprises dernièrement, une pause figée dans le cocon avant d’en sortir les ailes encore fragiles mais prêt à prendre l’envol. Pause parmi les pauses, bilan d’un bout de vie dans ces tenants et ses aboutissants, dans ces objectifs tenus ou non tenus, retour sur soi, ce mystérieux inconnu dont on abonde d’envies de mieux le connaitre. Bilan peut-être, mais plus la photo du résultat que la revue des hypothèses, l’antithèse du parcours, les « si j’avais su » ou les calculs de bons et mauvais choix vu du posteriori. Car, ce qui parait évident aujourd’hui ne l’était pas hier, car ce qui est fait est fait, que la vie donne toujours de quoi remplir le verre et ne vient jamais le vider, en résumé, nous avons toujours un verre à moitié plein et surtout pas à moitié vide. Il faut accepter ce qui est car nous ne pouvons pas agir sur ce qui a fait que les choses sont ainsi, par contre, à partir de ces choses établies, nous pouvons bâtir pour poursuivre le remplissage du verre, et ainsi, boire sans soif au nectar de la vie plutôt que de boire son calice jusqu’à la lie. Parler d’erreur de parcours serait un raccourci rapide et ferait oublier que sans ces impasses plus ou moins belles, nous aurions fait impasse sur la plus belle des récompenses, notre progression. Car tel est notre but, avancer, progresser, grandir, encore et toujours.

La vie ne nous a pas donné tout ce qu’on désirait ? Faux ! Nous n’avons pas cueilli toutes les choses que nous aurions voulues, c’est nous et nous seuls les responsables de notre parcours. Nous ne faisons pas les bonnes rencontres au bon moment ? Faux, c’est nous qui sommes acteurs de nos vies et non des marionnettes pilotées par un improbable destin. Les rencontres se font, mais sans jamais d’étincelle ? Tout simplement parce que nous sommes sur la bonne voie, cette du choix, celle de pouvoir dire non, de savoir dire non, et donc de choisir, et puis aussi, parce que dans cette société moderne de communication à haut débit, on met la charrue avant les bœufs : on fait connaissance et on discute avant de s’être rencontrés, on adore une image qu’on cherche à replacer sur une réalité. Hélas, à ce jeu-là, les déceptions volent plus bas que les satisfactions. Rien ne remplacera le monde réel. Dans la réalité, vous allez vous intéresser à la personne qui vous attire, non à un faux nom collé sur une fausse image. Les émotions aussi y sont en quatre dimensions, pas simplement traduites en icône pétillant, version moderne de la poudre de perlimpinpin qui n’égalera jamais la magie d’un regard soudain troublé et embué, submergé d’émotions. La vie ne peut être remplacée tout comme rien ne peut remplacer la vie. Soyons heureux de vivre, soyons heureux de souffrir de nos bobos de mal pensant mal pansés, soyons babas de voir la vie qui va, qui vient, de savoir qu’une vie est un trésor à chérir et que la première personne à chérir c’est soi, car, sans se chérir soi, comment pourrait-on chérir l’autre, les autres ? Charité bien ordonnée commence par soi-même, ce n’est pas là un principe égoïste, raccourci souvent vite pris, non, s’accorder du temps à soi, se retrouver soi, c’est s’offrir en mieux aux autres, c’est d’abord un investissement personnel qui se transforme en don de soi.

Alors, à l’heure du bilan, la coupe est pleine. Pas de mauvaise compréhension, pas de ras le bol, je parlais de coupe et non de bol, surtout pas de coupe au bol, tout cela pour pas une obole, encore moins une parabole. Notons là aussi que la technologie étant ce qu’elle est, les paraboles de jadis se transportent désormais via des paraboles modernes. Les voies des cieux étant impénétrables, ne cherchons pas ici l’explication des ondes diffusées par satellite, cela me ramènerait trop à mes chères études, et, à force de dire que le passé est passé et le futur bien futur, je n’ai pas envie de devenir archéologue pour m’en aller fouiller mes cours qui, s’ils ne sont pas écrits sur papyrus, sont toutefois écrit en hiéroglyphes comme aimaient à le dire mes professeurs reconnaissant par là le don de mauvaise écriture dont j’eus su user. Mais revenons à nos coupes, sans triomphe, sans gloire, revers de la médaille d’un parcours méritant et mérité, ma coupe est donc pleine. Elle est pleine d’une quantité de choses apprises, de choses acquises, de choses exquises, additionnées d’un volume d’air, ce qui me fait immanquablement penser à mon maitre Marcel Pagnol dans l’expression de la fameuse règle des quatre tiers qui ému Marius lorsque son César de père lui administra la célèbre recette du picon-citron-curaçao au sein du bar de la marine. Je n’ai pas quantifié cela en tiers, mais en quantité de choses, tout d’abord pour m’éviter de terribles systèmes d’équations du second degré aux doux calculs d’intégrales dont les mystères ont du rester coincés dans des pages collées des livres d’arithmétiques modernes, d’ailleurs, je préfère l’humour au second degré que les équations dites de même niveau, ensuite, parce que je mêle pas de tiers à mes réflexions, premièrement parce que c’est assez personnel, deuxièmement parce que c’est réfléchi, et qu’une réflexion murement réfléchie, c’est quand même une réflexion de second degré, non ? Et oui, le mal est grave, on appelle cela le mal de vivre, trop souvent pris pour du mal être, alors que le mal de vivre, c’est pas mal du tout. En bon malade, loin d’être comme nombre de mes contemporains du sexe dit fort à l’article de la mort dès le moindre éternuement, je suis, je vous le confirme, à l’article de la vie, malade, certes, mais je me soigne….. Donc, ma coupe est pleine, mais le volume d’air introduit ne demande qu’à laisser place à quantité de belles et bonnes choses qui ne sauraient tarder à venir le chasser……

Portez-vous bien !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je suis fort d'accord avec toi que l'amour de l'autre passe par l'egoisme de s'aimer soi

bizzzz