C’est un havre de paix,
un endroit de repli. Là-haut, au bout de l’escalier, une fenêtre ouverte sur la
rêverie. Le regard porte au loin, selon les brumes marines, il faut bien le
dire. L’eau est un élément essentiel de nos paysages, comment pourrait-on s’en
passer ? Plus loin ce sont les terres, la grande terre même. Il y a ici ce
côté rassurant d’être isolé sans se sentir complétement isolé. Il y a les bruits
de la vie, des vies, qu’elles soient animales, végétales ou simplement humaines.
On se plairait à n’entendre que celles de la nature, mais le logis n’est pas un
phare en mer. Qu’importe. C’est un lieu de ressources, un endroit de calme, une
respiration. L’odeur sucrée des figues trop mûres, les accents vanillées des
floraisons dans la rosée matinale, c’est l’éveil des sens. Il faut se poser,
respirer, laisser entrer ces informations olfactives, balayer dans le grand
dictionnaire neuronal des aromes pour trouver un mot, un nom. La trompe d’un coup
du roulier annonce l’arrivée au port des premiers flux. Le ciel est clair,
ensoleillé, les sentiers et ruelles verront bientôt piétons et cyclistes les
parcourir. C’est encore l’été, l’ile prend un autre visage.
Les coureaux sont
calmes, désertés, pas encore de voiliers dans ce secteur. LA brise légère fait
frémir les feuilles et ravivent les parfums. Etonnant paysage qui sans cesse se
renouvelle dans ses couleurs, ses végétations, ses parfums, ses lumières. Il
est impossible d’en capter en une seule fois le sens des ses essences. Un
peintre ici à mille toiles devant lui sans même changer de place. Contemplatif,
c’est une forme de méditation que le quidam a à portée de ses sens. Sensitif.
Sensations, sentiments, comment rester indifférent ? L’astre se lève, plus
brillant et plus fier qu’hier. Prendre le temps comme il vient, pluie, vent,
soleil sont les composantes de nos vies. C’est pareil ici. Peut-être y est-on
plus ouvert, plus sensible ? Chacun trouve ou trouvera sa place, son
endroit, tôt ou tard. Ce n’est pas une question de temps, d’envie mais de
ressenti. Equilibre des énergies, sensation d’être enfin chez soi. Nous,
occidentaux, ne sommes plus enclin à ces ressentis, trop perdus, trop formatés
par nos parcours d’être soi-disant civilisés, instruits se croyant supérieur.
Pourtant, notre nature humaine n’agit qu’en harmonie avec notre mère nature.
Ouvrons nos esprits, apprenons à retrouver les sensations enfouies, vibrons,
ressentons, percevons ces éléments qui nous disent : « viens, tu es
ici chez toi ». Découvrons le plaisir des sens. Osons.
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