Adieu tonton

Etrange rapprochement des dates, au moment où le calendrier fait converger mes pensées vers toi, mémé, voilà que ton fils s’en vient te rejoindre, si tant est qu’il y ait rapprochement des âmes, les corps ayant terminé leurs vies terrestres pour s’en aller trépasser sous terre. Comme une autre épreuve, comme un triste rappel de notre mortalité, comme un rappel aussi des liens qui sont sensés nous unir, nous membre d’une même famille, c’est bien à tous que je pense et à nous tous dont je revois les images des événements que nous avons partagés, heureux ou triste, toutes ces années qui font ma vie, ponctuées des naissances de vous mes chers cousins, ponctuées des rires, des fâcheries, des pleurs, des joies de se retrouver, des rendez-vous pris et qu’au final nous avons manqués. Triste journée que ce jour qui pleure de pluie, de ces nouvelles qui viennent sonner le clairon et annoncent la fin d’un être. Adieu mon oncle, les souvenirs coulent en larmes mais il est tard pour regretter, juste se dire qu’on va essayer de corriger le tir et de s’accorder le temps parce que personne n’est éternel, parce que vivre nécessite aussi ces bains de familles, ces cafés, ces apéritifs, ces repas pour se retrouver, pas simplement ces coup de fils déguisés en sms. Adieu tonton, Aimé, tel fut ton nom sur terre, je pense à ton frère, je pense à ta sœur, ma mère qui perd aujourd’hui son petit frère. On a beau savoir la maladie, on a beau savoir que l’immortalité n’est donné qu’aux vivants, le rappel à l’ordre est toujours amer. Mon deuxième oncle à presqu’un an, ma grand-mère il ya trois ans, la fin de l’hiver sonne triste sans vouloir rapprocher les dates. Quelques mots, quelques larmes, beaucoup de pensées, je sais qu’encore une fois, rien ne va se refermer tout à fait, je sais qu’encore une fois, une cicatrice va saigner, ainsi va la vie.

S’il existe une vie après la vie, si l’âme sans va retrouver d’autres âmes, embrasse bien pépé et mémé, car même si sur terre nous ne sommes pas toujours en bonne entente, le temps ne retient jamais que les bons souvenirs. Merci pour toutes les choses apprises, merci pour ces années de rire, de vacances, de présence, même discrète, j’en mesure aujourd’hui cruellement leur valeur. A ma tante, à mes cousins, à tes petits enfants je pense, car là est la terrible épreuve, celle de mesurer la place de l’absent. Adieu tonton. Tu manques beaucoup à ta famille, aux tiens qui sont les miens, liens de sang, liens d’absence, cruel moment. Adieu.

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