Pensées...

Puisque ce jour leur est dédié,
Puisque nos chemins se sont séparés,
Puisque les larmes meurent asséchées,
Puisque par mes pensées vous vivez
(dj)

La liste est longue, le coeur est gros, mais je suis fier et heureux de vous avoir connus, tous, toutes, chaque  pas fut un chemin de pris, un chemin de vie, chaque arrêt demeure une leçon, une envie, être digne, toujours. Rien n’est jamais facile, c’est vrai, il n’est que de rares moments où le souvenir n’aille chercher dans son grand coffre plein de désordre la mélodie d’une voix, l’odeur d’un parfum, un rapide conseil, une présence rassurante. Des objets anodins, une plante au jardin, un bout de papier griffonné, une carte postale, un mot sur un livre, une encre à jamais indélébile.


Je vous ai tant aimés sans savoir vous le dire et pire, sans parfois oser le dire. Ça parait couillon, mais ce petit mot d’amour est tellement mal employé ou pis, parfois il est dit avec tellement de sentiments que lorsqu’il vole en éclat il en tue sa descendance. Je ne sais pas si l’on apprend à aimer, je sais juste qu’aimer se meurt des amours solitaires, lorsque son alter ego s’enfuit en riant aux éclats. Au fond, c’est aussi le jour des amours défuntes, ces larmes d’amer qui vous rogne les sangs et pour peu que vous ayez croisé quelques graines de folies, vous n’avez plus que des trous parmi vos déchirures. Hécatombe des sentiments, ils tombent et tombent au tombeau des vivants, ils creusent un peu plus votre abime et vos larmes tout comme vos sourires ne pourront jamais rien y changer. « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » clamait le poète, au fond, nos vies sont des bouts de voyage sur lesquels nous glissons ; parfois nous restons à quoi, parfois nous larguons les amarres, jamais les amers, ni l’amertume car l’amer tue tout comme la mer tue pourrait-on dire par négligence ?



Il fait gris sur mon port et de gros nuages lourds s’en viennent colorer de noir les cieux pas très clairs. Les ombres sont  de mises, elles peuplent mes pensées tout comme elles envahissent la passerelle, seule couleur au tableau, ce vert si changeant des vagues sans colère d’un vieil océan complice qui sans malice s’en vient d’un jet d’écume arroser mes chaussures, histoire peut-être d’y noyer une larme tombée, une larme du souvenir, celui des êtres qui trop tôt sont partis, mais au fond, arrive-t-il un jour que l’on parte trop tard ?


1 commentaire:

Fabienne a dit…

Oser dire ce petit mot d'amour et entendre dire qu'on est aimé, est une douceur à toutes les saisons de la vie. Seule l'authenticité et la singularité ont de l'importance. Osons -même en bafouillant, en rougissant, même les mains moites et les pieds poites.Innovons
peut-être notre vocabulaire mais n'attendons pas
d'être sur les quais des "départs" pour le dire.
Quelqu'un peut me dire ce que ressent une pierre tombale à ces petits mots d'amour et de tendresse ?