Aujourd'hui

Etats d’âme, état d’âmes, état de l’âme, et tas de lames. Nos vies sont pleines de hauts et de bas, comme un océan d’incertitude. Petit clapot ou mer démontée, il y a de quoi avoir le vague à l’âme et le mal de mer. Parfois. Nous cherchons le repos, celui du corps, celui de l’âme. Nous cherchons la paix, la tranquillité, comme une bulle dans un monde en perpétuelle agitation. A trop subir, parfois le corps lâche, parfois le mental. Nos sens se mettent en alerte, parfois trop, est-ce là le pressentiment ? Une peur sous-jacente, la peur d’un trajet, la peur d’un rendez-vous, la peur d’une fin, la peur d’un abandon, d’abandonner. Le pressentiment est-il quelque part l’après sentiment ?

La fatigue, le ras-le-bol, ce n’est pas un désarroi mais une réaction saine à l’opposition. Ne plus se battre, ne pas se battre, ce n’est pas couler mais choisir une autre voie, sa propre voie. C’est aussi ne pas se forcer à rentrer dans le moule ni prendre un chemin qui n’est pas le sien. On grandit par ses propres pas, pas en suivant ceux des autres, pas en s’oubliant dans des mondes sans dialogues véritables. Le repli, c’est de la régénérescence, une phase pour soi, un moment de méditation, de retrouver son propre métronome. Qui mieux que soi pour écouter, pour s’écouter ? « Suis-je à ma place ? à celle où je veux être ? Qu’est-ce-que m’apporte ce chemin ? » Cela passe aussi et surtout par la physiologie, savoir se reposer, savoir faire ce que l’on aime, manger ce que l’on aime. Ne voir personne ou bien voir qui on veut. S’accorder un temps pour soi et comme un instrument, trouver le bon accord. S’accorder. Se reconstruire. Dire non. Faire le deuil de chemins qui ne sont pas les nôtres, prendre sa route, respirer, se retrouver. Nous n’avons qu’une vie. Elle est à nous, à personne d’autre. Elle nous appartient et il nous appartient de la construire, de la faire grandir jusqu’à son épanouissement. Et nous avec.

Pour cela, à chacun ses outils, ses moyens, ses méthodes. Personnellement, j’ai mes lieux de repli, mes musiques, mes silences, mes envies, mes non-envies tout aussi importantes sinon plus. Le temps est un allié même s’il file vite. On peut afficher un sourire, nul ne saura jamais s’il est feint ou bien réel. Dans notre monde moderne, les gens viennent puiser vos énergies, vos idées, vos envies sans remord, sans retour, sans se soucier. C’est ainsi. Ce n’est pas grave. Ce sont des voleurs qui ne vous appauvrissent pas, au contraire, ils s’appauvrissent de se nourrir des autres. Gardez votre cap, vos idées, vos chemins, poursuivez votre route et si cela vous dérange et vous pèse, détournez votre route de la leur et allez prendre l’air. Pourquoi perdre du temps lorsqu’il est essentiel de l’utiliser pour soi ? Ce n’est pas de l’égoïsme mais de la gestion des priorités. Hier est fini, demain pas encore là, c’est aujourd’hui qu’il faut vivre. Et peut-être même que demain ne sera pas là. Peut-être que ce moment, là, ici, est le dernier ici et là. Cessons de survoler nos vies. Posons-nous. Ancrons nos pieds dans le sol. Plantons nos racines. Respirons, contemplons, reposons notre esprit, soyons-nous. Nous sommes vivants, aujourd’hui. Plus qu’hier et moins que demain. Il n’y aura peut-être pas de demain, peut-être plus de demain. Loin d’un discours pessimiste, c’est hélas une triste réalité : c’est aujourd’hui qu’on vit, qu’on respire, qu’on est en forme. Tout peut tourner si vite. Un projet ? Un rêve ? Une envie ? Allons aujourd’hui cueillir la rose, demain elle sera fanée. Et nous avec. Alors, au final, les futilités de la vie, les incompréhensions, les grincheux, les rouleurs de mécanique, les petits chefs, les faux pouvoirs, ce ne sont que des courants d’air sur nos vies. Des graviers sur le chemins, pas des rochers pour nous empêcher d’avancer. Nous sommes là, debout, vivant. L’envie d’avancer est en nous. Alors, marchons. Prenons en main les rênes de notre vie. Notre vie, notre chemin, notre parcours. Vivant et libre. Libre de choisir. De se choisir soi. De se choyer. De vivre. Libre. Vivant. Aujourd’hui.