Noël est parti et avec lui
les sanglots longs des vies au long de nos automnes. Noël a beau être en hiver,
combat irrégulier d’une religion voulant annihiler les festivités païennes du
solstice d’hiver, il n’est en pas moins que la célébration du début, la
naissance, la fin des longues nuits et le retour triomphant du jour qui point,
point à point quand bien même nous ne sommes pas à Pointe-à-Pitre. Pitre nous
sommes, parfois, pire sans thé, parfois aussi, comme quoi, la vie n’est ni
immuable, ni un long fleuve tranquille. Je n’ai pas l’habitude des fleuves
tranquilles… Mon enfance bercée par les flots de la Garonne, terrible et sauvageonne,
elle nait rivière et oublie qu’elle devient fleuve, ses accents de rocailles,
ses rapides et ses tumultes ne sont que les fruits de ses racines arrachées aux
Pyrénées. Pensez donc, un fleuve qui descend tout droit ou presque de la
montagne, plus près de la mer méditerranée que de l’océan atlantique mais qui
se prend à bifurquer pour aller noyer les plaines du bassin aquitain avant d’épouser
la Dordogne pour fusionner en Gironde.
Ne faut-il pas avoir un sacré caillou
pour cela comme on dit par chez nous ?
Noël, c’est un peu et
surtout la fête de l’enfance, là encore, le prolongement de la naissance… De
Noël que retient-on ? Des rues illuminées, des sapins décorés, des cadeaux
par milliers… Heureux hommes. Noël au fond, c’est une fête où il vaut mieux
être Homme que dinde, simple réflexion. Il y a dans l’air un parfum d’abandon,
une couleur indéfinissable changeant le bleu des cartes en un rouge vif. Chaque
ville y va de son ‘marché de Noël’, marchands du temple venant vendre
pacotilles et autres productions d’un vaste sud-est asiatique. Comme nous
sommes en France, les chalets les plus prisés sont ceux qui commercent vin
chaud et autres boustifailles. Il y a aussi des cadeaux sur l’instant, des
présents au présent de ceux qui mettent du rouge sur les joues des grands. Sommes-nous
des grands ? Quelques pas dans la grande ville, ma ville celle qui malgré
son ampleur a su garder taille humaine, celle qui réchauffe les jours tristes
des accents de ses briques colorant jusqu’aux galets qui les soutiennent,
Toulouse. Le charme des vieilles rues sinueuses et étroites, les boutiques à
peine plus grandes où s’empresse de s’entasser une foule de gens pressés et je
ne le suis pas. Voir, sentir, entendre, les accents mais aussi les langues,
cosmopolite assemblée qui furète et cherche l’idée. Un plateau, un tablier, des
verres, des rubans, un chapeau, un foulard, … « un grand rien dans une
boite vide » disait souvent mon père, bon, ça c’était avant, du temps où
les enfants comprenaient cet humour là…
Noël est parti. Enfin non,
il revient mais plus tard, beaucoup plus tard… vous ne me croyez pas ? Regardez
bien autour de vous : toutes ces décorations, toutes ces lumières… enfin,
quand même, si ce n’est pas pour Noël, c’est pour quoi alors ?
Allez, souriez, vous n’êtes
pas filmés, enfin, je ne crois pas… Passez de belles fêtes et à l’année
prochaine !
1 commentaire:
Laissons encore et toujours épanouir la part d'enfance qui est en nous.
Elle me ravit et engendre de l'excitation.N'attendons pas le 25 décembre pour offrir nos cadeaux à ceux que nous aimons. Une parole, un geste, enfin tout ce qui nous fait plaisir mais disons-le de la manière qui nous sied le mieux.Les émotions suscitées sont de jolis cadeaux à l'aller comme au retour
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